Giflée devant son établissement, la principale du collège Henri-Matisse, à Nice, est en arrêt maladie.

L’histoire remonte au jeudi 16 octobre 2025. Elle assure la sécurité de la sortie des élèves aux abords de l’établissement, quand la mère d’un élève, au volant de sa voiture, tente de s’imposer, sans laisser la priorité aux élèves sur le passage piéton.

La principale de l’établissement lui fait signe de ralentir pour lui expliquer que son comportement n’est pas acceptable.

C’est alors que la parente d’élève s’arrête à sa hauteur, descend de son véhicule et lui flanque une gifle en l’insultant.

« Un climat de violence intolérable »

Le lendemain, les enseignants décident de débrayer pendant une heure, en guise de soutien à la cheffe d’établissement, mais aussi inquiets quant à la montée générale des faits de violences à Henri-Matisse, établissement de plus de 1.000 élèves.

« On a mis tous les élèves dans la cour, on leur a expliqué qu’il y avait un climat de violence intolérable, que ce soit dans l’établissement ou aux abords. On voulait qu’ils s’en rendent compte », raconte une professeur.

Ce jour-là, la principale ne s’est pas rendue sur son lieu de travail.

Lors de son retour, une seconde affaire la secoue début novembre, sur les réseaux sociaux cette fois : une vidéo sur laquelle on voit deux jeunes être contrôlés devant le collège, sur laquelle elle apparaît à visage découvert, est publiée.

Pour cela, elle a reçu de nombreuses menaces. Elle a donc été mise en arrêt maladie et des investigations internes sont toujours en cours à ce sujet.

Selon nos informations, la principale fait désormais l’objet de ce qui s’apparente à une campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux, au point d’avoir parfois peur de sortir de chez elle.

« On sait que Samuel Paty, ce n’est pas que chez les autres, donc nous sommes un peu anxieux », glisse une enseignante.

« Une enquête est en cours »

Le rectorat indique que « la protection fonctionnelle (1) a naturellement été accordée immédiatement à l’intéressée ».

La rectrice et l’inspecteur d’académie ont également signalé ces faits au procureur de la République. « Une enquête est en cours », précise le rectorat.

1. Il s’agit de l’ensemble des mesures de protection que doit mettre en œuvre une collectivité publique à l’égard de ses agents victimes de menaces ou de violences dans le cadre de leurs fonctions.