Un an après l’annulation de la série The Acolyte par Disney+, la créatrice Leslye Headland revient sur la sortie houleuse de son spin-off Star Wars.
Avec The Acolyte, Leslye Headland (Bachelorette, Poupée russe) a créé une vague de réactions pour le moins intenses. Son spin-off avait en effet subi de nombreuses critiques et divisé sur la base de considérations esthétiques, jusqu’au sein de la rédaction d’Écran Large. Mais le dérivé de la saga de George Lucas avait également suscité des réactions d’une autre nature qui ont sans doute contribué à ce que Disney n’investisse pas dans une suite (230 millions de dollars de budget pour la saison 1 selon Forbes).
On peut en effet supposer que la série a aussi été supprimée à cause de l’avalanche de réactions négatives sur Internet, reprochant son progressisme et sa mise en avant de personnages racisés. Si certains se contentaient d’affirmer que l’univers Star Wars n’était pas le lieu de ce genre de représentations (l’autrice étant queer, elle assumait un regard queer), d’autres y sont allés bien plus frontalement dans les déferlements racistes ou misogynes. Plus d’un an après, Leslye Headland est revenue sur ces évènements, sous un angle d’analyse intéressant.
Quand t’as plus les codes de la MatriceAVEC DES ACOLYTES COMME ÇA, PAS BESOIN D’ENNEMIS
Interviewée par The Wrap pour parler de sa société Shoot to Midnight, qui vise à « mettre en avant des voix féminines sous-estimées », la cinéaste et showrunneuse est revenue sur la réception puis l’annulation de The Acolyte :
« L’annulation ne m’a pas surprise. Ce qui m’a surprise, c’est sa rapidité et sa médiatisation, la façon dont cela a été géré. Mais quand j’ai commencé à recevoir des appels concernant les réactions, les critiques et les audiences, je me suis dit : “C’est clair, c’est fini.” »
Bien que « toujours fan de Star Wars » et fière de sa série, la réalisatrice semble donc être passée à autre chose. Rétrospectivement, c’est surtout un aspect bien particulier de la réception de The Acolyte qu’elle retient :
« Le contenu diffusé par les plateformes ou les studios est immédiatement repris par d’autres créateurs sur Internet. Du coup, les commentaires, les synopsis, les vidéos en direct, bref, tous les moyens qu’ils utilisent pour gagner de l’argent – grâce aux revenus publicitaires et à leurs abonnements Patreon – représentent un véritable filon.
L’important n’est pas tant que ces fans soient toxiques ou que ce système ait été injuste envers moi. Je me suis plutôt dit que le contenu créé autour de Star Wars aura finalement un impact culturel plus important que Star Wars lui-même. Je crois que nous nous dirigeons vers cette direction. Ces licences continueront à générer des revenus, mais je ne sais pas dans quelle mesure elles influenceront la prochaine génération autant que le contenu créé autour de ces événements, les films et les séries télévisées dérivés. »
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Ces créateurs de contenus sur YouTube ou Twitch, que Headland suivait parfois depuis des années, la réalisatrice pense que Hollywood les comprend mal. Pour elle, le futur nerf de la guerre de franchises comme Star Wars est là :
« C’est un modèle économique viable, et non pas une simple affaire de personnes malveillantes. L’enjeu financier est bien plus important que ce que l’on imagine, et en tant que spectatrice assidue de ces chaînes, je peux vous dire que certaines de ces productions sont probablement les seules auxquelles la jeune génération a accès. »
Pour Leslye Headland, l’enjeu est donc de taille. Ces changements dans la manière de consommer et de partager une œuvre remettent presque en question la manière actuelle de créer et de vendre des contenus hyper-populaires, car « ces discours autour des œuvres auront au final peut-être plus d’impact culturel que les œuvres elles-mêmes ».
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Une question en effet passionnante. On a en tout cas hâte de voir si et comment Disney+ prendra cela en compte pour ses futurs projets, Star Wars ou autres. Quant à Leslye Headland, sa dernière actualité est Dying for Sex, avec Michelle Williams, sur laquelle elle a travaillé en tant que productrice. La série est sortie en France sur Disney+ en avril 2025.