C’est un projet dont les contours se sont dessinés en 2023, et qui a permis de produire 200 litres d’huile d’olive du Gier en 2024. Cette année encore, l’Union des oléiculteurs amateurs et professionnels du Pays du Gier relance une olivade du 30 novembre au 5 décembre.

Jusqu’à présent, il produisait des olives dans le sud de la France, en Italie, en Grèce, en Espagne… Mais avec le réchauffement climatique, l’olivier semble se plaire plus au nord, sur des territoires où il ne fructifiait pas et décorait les jardins. C’est à l’automne 2023 que cette idée un peu folle germe dans la tête de Laurent Alonsi, qui s’aperçoit que tous les oliviers d’ornement du secteur produisent désormais des fruits. Il pose des questions autour de lui, et découvre que personne ne les utilise et que bien souvent, ils finissent par terre.
Il lance alors un appel sur les réseaux sociaux pour regrouper les propriétaires d’oliviers qui souhaitent transformer leur récolte en huile, ce qui donnera alors une douzaine de litres. En 2024, il réitère l’opération avec Rodolphe Odouard, puis face à l’engouement, créent une association, l’Union des oléiculteurs amateurs et professionnels du Pays du Gier (UOAPPG). Au total, plus de 1 650 kilos ont été récoltés, soit 200 litres d’huile d’olive du Gier…
Olivade 2025
« Quand j’ai rejoint l’aventure l’année dernière, on pensait seulement récolter 350 kilos, se souvient Gérald Blanc, trésorier de l’association. Et finalement, une centaine de personnes ont participé pour récolter 1 650 kilos que l’on a pressés dans un moulin de Bourg-Saint-Andéol ». Ensuite, l’huile est redistribuée aux contributeurs, au prorata de leur récolte. Nouveauté cette année, beaucoup de personnes interrogent les membres de l’association sur les arbres, et sur les variétés qui se plaisent le plus sur notre territoire. « Nous nous sommes renseignés et nous nous retrouvons ainsi à redistribuer 900 arbres. Quatre personnes ont planté des oliveraies, qui rentreront en production d’ici quatre à cinq ans ».
A terme, l’objectif est aussi d’aider des agriculteurs à s’implanter ou se diversifier, en choisissant bien leur variété. Une conséquence directe du changement climatique puisque le trésorier l’assure, cela n’aurait pas été possible il y a vingt ans. Et cette année, l’olivade est de retour, avec une récolte qui aura lieu entre le 30 novembre et le 5 décembre.
Terre d’huile
Cette fois, l’association a davantage communiqué sur son initiative. « Les gens intéressés peuvent encore nous contacter, détaille Gérald Blanc. Ils cueillent, puis peuvent apporter leur récolte au point de collecte qui se trouve à Saint-Martin-la-Plaine. Ensuite, on pèse, on calcule le tarif, et l’huile est restituée le week-end des 13 et 14 décembre. On s’est rendu compte que les gens appréciaient de pouvoir la faire goûter pour les fêtes ou même l’offrir ».
Et contrairement aux idées reçues, l’huile d’olive du Gier présente une très bonne qualité, à tel point que seuls sept à huit kilos d’olives suffisent pour produire un litre. Et après ? Peut-être sera-t-il possible pour ceux qui ne possèdent pas d’oliviers de pouvoir consommer une huile faite près de chez eux, une fois que des professionnels se seront lancés sur le créneau. Le Gier baigne dans l’huile.
©Olivier Saison