Le VIH progresse de manière inquiétante dans l’Océan Indien. Explosion des infections dans les îles voisines. Record de nouveaux cas atteint à La Réunion en 2024 et la tendance continue à grimper cette année.
Le VIH regagne du terrain à La Réunion/ comme dans tout l’océan indien. Une progression silencieuse, mais bien réelle. Ici beaucoup l’admettent : la prévention n’est pas suffisante. « Nous avons été prévenus, les États ont été financés, mais les gens s’en fichent » ou encore « malgré les dépistages, je ne comprends pas comment la maladie peut revenir », réagissent des passants.
Les chiffres confirment la tendance. Sur l’île : 70 nouveaux cas rien qu’en 2024, dont 9 personnes diagnostiquées directement au stade SIDA. En 2025, les chiffres continuent d’augmenter. Plus d’un patient sur deux est contaminé par voie hétérosexuelle. À travers une lettre ouverte, l’association Ravane alerte et appelle à un engagement clair. « On demande un renforcement du dépistage communautaire. On demande que l’on renforce la prévention. Nous sommes la région où il y a le plus de réplication du virus dans l’océan Indien et la situation est dramatique pour Madagascar, pour Maurice, pour les Comores. Elle est moindre chez nous. On a quand même doublé en deux ans le nombre de séropositifs », détaille Robert Ferrand, vice-président de l’ONG Ravane océan Indien.
Autour de nous, la situation est encore plus critique. Aux Seychelles, 10 % de la population consomme des drogues injectables. À Maurice, la prévalence atteint 21 % chez les usagers de drogues, 14 % chez les travailleurs du sexe, 28 % chez les personnes transgenres. Aux Comores, l’épidémie explose : 74 nouveaux cas depuis janvier, déjà 4 décès. À Madagascar, les nouvelles infections ont bondi de 151 % en quinze ans.
Les associations appellent à une mobilisation régionale immédiate : plus de dépistage, plus de prévention, plus de moyens. Car fermer les yeux aujourd’hui, c’est laisser le VIH se propager en silence dans tout l’océan Indien.