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Publié le 25 avril 2025

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Sur une vidéo, un homme à la peau noire et en uniforme militaire russe est interrogé par des soldats ukrainiens. Ce 23 avril, sur les réseaux sociaux, le service de presse du 49e bataillon d’assaut appelé « Sich des Carpates » affirme qu’il s’agit d’un mercenaire africain qui combattait pour l’État russe et qui a été capturé sur le front de Toretsk, dans la région de Donetsk.

L’unité ukrainienne de volontaires des forces terrestres sait de quoi elle parle, elle dont près de la moitié des recrues étaient originaires d’autres pays, avant que le bataillon ne soit réorganisé pour mettre les forces armées ukrainiennes aux normes de l’OTAN. L’homme de la vidéo aurait déclaré être originaire du Sénégal, même si aucune pièce d’identité n’atteste de sa nationalité.

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Ni le ministère sénégalais des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur ni l’ambassade d’Ukraine au Sénégal n’auraient confirmé son identité. L’interrogé de la vidéo affirme avoir été étudiant en Russie pendant deux ans avant d’envisager un départ pour l’Allemagne finalement avorté. En quête d’un budget pour financer son projet germanique, le jeune homme n’aurait pas eu d’autre choix que de s’engager sur le front.

Les Africains de Poutine

Les dénonciations d’un recours immodéré aux mercenaires fusent des deux côtés de ladite ligne de front. Elles font partie du storytelling déployé par l’Ukraine, comme par la Russie. C’est peut-être pour affiner l’objectif propagandiste que le présumé sénégalais souligne, de façon ostentatoire, avoir été bien traité par les troupes ukrainiennes qui l’ont capturé.

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Au moment où le projet de blitzkrieg russe en Ukraine s’est révélé une chimère, la question de la « chair à canon » est devenue un casse-tête pour le Kremlin qui a notamment enrôlé des combattants dans les unités pénitentiaires. Et Moscou de se tourner, selon l’Ukraine, vers des ressortissants étrangers. Il y a quelques semaines, Volodymyr Zelensky affirmait qu’au moins 155 Chinois combattaient aux côtés des soldats russes. Sans s’exprimer sur tel ou tel cas particulier, le ministère russe des Affaires intérieures reconnait que 3 344 étrangers sont allés se battre en Ukraine, avant de recevoir la nationalité russe.

A lire : Les tirailleurs africains de Poutine : enquête vidéo sur la machine à recruter de la Russie

À l’instar du présumé Sénégalais capturé, les ressortissants ainsi enrôlés seraient souvent africains et notamment étudiants. Mi-avril, la presse togolaise évoquait le cas d’un dénommé « Dosseh Koulekpato », Togolais parti étudier la médecine, en Russie, et finalement lâché, sans grand soutien de la hiérarchie militaire russe, sur le front contre l’« opération militaire spéciale » de Vladimir Poutine, avant d’être fait prisonnier, blessé, par les Ukrainiens…

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Les autorités russes useraient de tactiques dilatoires pour attirer les Africains vulnérables dans leurs filets, notamment via la case « police ». Ils seraient plusieurs milliers – Camerounais, Centrafricains, Ivoiriens et donc Togolais ou Sénégalais – à avoir ainsi intégré les troupes de Moscou depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

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