La Dir Ouest gère 1 430 km de routes nationales en Bretagne et Pays de la Loire. Au-delà de leurs missions d’entretien et de sécurité, ses agents s’agacent d’un fléau grandissant : les déchets abandonnés par les automobilistes. En moyenne, 500 kg de déchets sont ramassés par kilomètre chaque année, signe d’une dégradation continue sur la RN 12 (Rennes-Brest), la RN 165 (Nantes-Brest), la rocade de Rennes ou le périphérique de Nantes.
« On ne s’habitue jamais à ça ! »
Certains secteurs atteignent des records. « Sur une journée au mois de septembre, sur seulement 300 mètres, on a ramassé 52 bouteilles d’urine. On ne s’habitue jamais à ça ! », témoigne un agent de terrain du Centre d’entretien et d’intervention d’Héric, au nord de Nantes.
Cette pollution a un coût humain et financier. En 2023, près de 100 000 € ont été dépensés pour le nettoyage, et 28 000 interventions annuelles concernent la gestion des déchets, soit quatre par jour dans chaque centre d’intervention. Autant de temps retiré aux missions d’entretien des routes et aux sorties d’urgence. Les déchets sont aussi des risques d’incendie, de pollution et mettent en danger les agents qui vont les ramasser au bord de voies circulées à 110 km/h.
Jusqu’à 1 500 € d’amende
Les aires de repos sont particulièrement touchées : les poubelles et bornes de tri sélectif sont saturées, rendant le tri impossible. La Dir Ouest rappelle que le non-respect du tri et l’abandon de déchets sont sanctionnés : jusqu’à 1 500 € d’amende, voire la confiscation du véhicule. L’abandon sur la voie publique coûte 135 €, et les pertes de chargement dues à un mauvais arrimage sont sanctionnées de 68 €, en plus des risques d’accident qu’elles engendrent.
Pour lutter contre ces incivilités, la Dir Ouest renforce contrôles et surveillances (caméras, pièges photo, opérations avec les forces de l’ordre). Et même si 49 % des Français se disent choqués par les déchets, un quart admet en avoir déjà jeté… « Une seule règle s’impose, écrit la Diro : ne rien jeter et emporter ses déchets. »