Par
Glenn Gillet
Publié le
25 nov. 2025 à 6h06
L’avenir de Sevran (Seine-Saint-Denis) s’écrira très probablement sans la halle Mandela. Emblématique de la gare de Sevran-Beaudottes sur le RER B avec ses grandes arches vertes et vitrées, cet espace de passage de 9000m² accueille actuellement une quinzaine de commerces, des services publics et des logements en bordure du centre commercial Beau Sevran. Mais du fait de sa vétusté et des coûts d’entretien qu’elle demande, les pouvoirs publics souhaitent sa démolition dans le cadre du remodelage du quartier en lien avec l’arrivée de la ligne 16 du métro du Grand Paris Express, prévue en 2027. L’enquête publique menée en amont du chantier sur le secteur a pris fin en octobre.
« Impossibilité de conduire des travaux de réhabilitation »
L’enjeu de la restructuration du secteur de sept hectares autour de la gare de Sevran-Beaudottes existe depuis les prémices du projet de nouvelle ligne de métro. Et les acteurs de l’aménagement urbain ont basé leurs travaux sur une interrogation centrale : comment accompagner la dynamisation à venir du secteur grâce à cette future ligne en donnant naissance à « un quartier de gare plus aéré, avec des espaces verts, avec tout ce qu’il faut pour qu’on n’ait pas l’impression de juste vivre dans des barres », résume le maire de la commune Stéphane Blanchet (divers gauche), avec la construction de près de 600 logements et l’implantation de nouveaux commerces et de services.
Dans ce contexte, l’avenir d’une dizaine de bâtiments a été interrogé. Parmi eux, donc, la halle Mandela, pour laquelle la perspective d’une démolition a fini par s’imposer : « On a déjà étudié la réhabilitation à plusieurs reprises et aujourd’hui, on est arrivé à l’impossibilité de conduire des travaux de réhabilitation », rembobine Pascal Blanchet.
Selon l’élu, cet espace géré en copropriété par la ville et divers propriétaires privés « se trouve dans un sinistre état, à la fois en termes de vétusté mais aussi d’infiltrations d’eau qui coule dans les logements et les équipements ». À cela s’ajoute une présence importante de rats qui pullulent le soir, tandis que les abords de la halle sont, eux, investis par des vendeurs à la sauvette et des dealers.
« Ça a mal vieilli »
De l’aveu des commerçants, la situation s’est améliorée au cours des dernières années, du fait notamment de l’arrivée d’agents de sécurité privée, au nombre de quatre aujourd’hui. Mais cela ne suffit pas pour réenchanter la halle. « On aime bien notre quartier, notre gare et tout ça mais on voit que ça a mal vieilli. Il y a quelque chose qui dysfonctionne », reconnaît Stéphane Blanchet.
La perspective d’une démolition, bien que destinée à moderniser ce quartier bétonné construit dans les années 1970 et 1980, plonge un certain nombre d’acteurs locaux dans le flou. Les propriétaires de logements ou d’unités commerciales devraient pouvoir bénéficier d’une campagne de rachat ou d’une compensation en cas d’expropriation. Mais pour les locataires de logements, gérants de commerces et employés, l’avenir paraît très incertain à ce stade.
La banderole installée dans la halle par des commerçants et des propriétaires. (©GG/actu Paris)
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Le maire promet toutefois qu’ils seront tous accompagnés. Pour la question spécifique des commerçants, il évoque la perspective de leur permettre d’intégrer les futurs espaces commerciaux qui seront proposés dans la nouvelle gare. Mais rien n’est acté à ce stade.
Certains commerçants se sont toutefois mobilisés et demandent l’abandon du projet de démolition, au profit d’une réhabilitation du bâti existant. En parallèle, certains propriétaires ont choisi de prendre des avocats et d’aller contre le projet, dénonçant notamment un manque de concertation. « Le devenir de cette halle, on en a discuté en concertation, on en a parlé », rétorque le maire, « à un moment, on peut bloquer pour des intérêts personnels, mais on est dans un état de droit et ça va se discuter devant la justice ». La date potentielle de début des travaux de destruction n’a pas encore été arrêtée.
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