La radiothérapie dans le traitement des cancers avait fait l’objet d’une conférence en 2018, organisée par le Lions club de Saverne et animée par le professeur Georges Noël, actuel chef de pôle oncologue radiothérapeute de l’Institut de cancérologie Strasbourg Europe (Icans).

« Nous souhaitons poursuivre la réflexion avec ce spécialiste, au vu du succès rencontré il y a sept ans, et présenter ses nouveautés », indique Jean North, chargé de l’organisation de la nouvelle conférence. Elle aura lieu jeudi 27 novembre à 20 h, à la salle Marie-Antoinette du château des Rohan. Le professeur Georges Noël expliquera que l’immunothérapie révolutionne la lutte contre le cancer. L’entrée est libre, panier au profit de la recherche sur la protonthérapie.

« Longtemps cantonnée aux laboratoires de recherche, l’immunothérapie s’impose aujourd’hui comme l’une des armes les plus prometteuses contre le cancer. Des étapes clés retracent les progrès fulgurants d’une approche qui consiste à mobiliser les défenses naturelles du patient contre la tumeur elle-même », explique le professeur Georges Noël en amont de sa conférence.

Un lien entre inflammation et cancer pressenti dès 1863

« L’idée que le système immunitaire puisse détecter et éliminer les cellules cancéreuses n’est pas nouvelle. Dès 1863, le médecin allemand Rudolf Virchow pressentait un lien entre inflammation et cancer. Mais il a fallu attendre les avancées récentes de la biologie moléculaire pour comprendre comment les tumeurs échappaient à cette surveillance. Les cellules cancéreuses résistent en réduisant l’expression de leurs antigènes de surface, en recrutant des cellules qui freinent l’immunité ou en activant des véritables verrous moléculaires qui paralysent les cellules immunitaires. Les chercheurs distinguent aujourd’hui deux types de cancers : les tumeurs froides, qui échappent totalement à la réponse immunitaire, et les tumeurs chaudes, plus réceptives aux traitements. L’un des défis de la recherche est de transformer les premières en secondes, afin que le système immunitaire reconnaisse et détruise la tumeur. Contrairement à une idée répandue, l’immunothérapie ne remplace pas la chimiothérapie ou la radiothérapie. L’avenir, c’est la combinaison. La radiothérapie peut, paradoxalement, renforcer la réponse immunitaire en créant de nouveaux antigènes, tandis que certaines chimiothérapies stimulent indirectement les défenses de l’organisme. L’avenir s’annonce encore plus intégré. L’intelligence artificielle permet déjà de croiser les données de patients, de prédire leur réponse au traitement et de concevoir de nouvelles stratégies thérapeutiques. Le microbiote intestinal, lui aussi, se révèle être un acteur clé : il influence la manière dont le corps réagit à l’immunothérapie… »