Ce sont des clichés saisissants qui ont été pris par le syndicat Ufap Unsa Justice : les filets de sécurité de la maison d’arrêt de Nice croulant littéralement sous les projections envoyées depuis l’extérieur.
Les projections, ce sont ces paquets enrubannés de scotch et de papier bulle qui sont envoyés depuis l’extérieur des maisons d’arrêts.
Des jeunes, payés quelques euros, lancent par-dessus le mur d’enceinte des établissements des établissements pénitentiaires des paquets contenant à peu près tout et n’importe quoi : téléphones, drogue, alcool.
Un fléau qui affecte les deux maisons d’arrêt du département, Nice et Grasse. Et qui perturbe aussi le voisinage de la maison d’arrêt de Nice, située en secteur urbain. Avant d’envoyer leurs paquets, les jeunes, hurlent en effet pour prévenir de leur lancer.
« Elles sont si pesantes que le filet va céder »

Les filets anti projections de la maison d’arrêt de Nice croulent littéralement sous le nombre de paquets envoyés depuis l’extérieur de l’établissement.
Photo Ufap Unsa
« Les projections bloquées par le filet sont si pesantes qu’il va céder. Sur d’autres on peut voir les colis qui ont été récupérés et dont les déchets sont rejetés », déplore Nordine Souab, du syndicat Ufap Unsa.
« C’est un jeu quotidien qui se déroule entre les détenus et les personnels pénitentiaires. Avec les facilités que l’on connaît de venir aux abords de la prison pour jeter par-dessus le mur. Nous sommes face à un phénomène perdu ».
UFAP UNSa justice estime qu’il est impossible d’empêcher les projections. « Mais on peut bloquer la récupération par divers moyens qui existent de pouvoir récupérer les objets jetés par les complicités extérieures. »
Le syndicat reconnaît que cela a un coût, « mais la sécurité de la société n’a pas de prix ». Ufap Unsa Justice estime « qu’on ne peut pas faire des effets d’annonce avec 29 millions d’euros injectés pour six établissements et laisser des établissements, en pleine ville, continuer à être complètement dépassés par le phénomène. Quelques dizaines de milliers d’euros régleraient le problème ».
Opération « zéro portable en prison »

Avec un taux d’occupation de 200 %, la maison d’arrêt de Nice, vétuste, inadaptée, est l’une des plus surpeuplées de France.
Photo Ufap Unsa
Le 21 novembre, à l’occasion d’un déplacement au centre pénitentiaire de Paris-La Santé, Gérald Darmanin, garde des Sceaux, ministre de la Justice, avait annoncé un investissement immédiat du gouvernement de 29 millions d’euros pour mener « des travaux de sécurisation majeurs » dans six premiers établissements pénitentiaires.
Et ce, afin de renforcer la lutte contre les téléphones portables en prison et empêcher les activités criminelles en détention.
Cette opération « zéro portable en prison » vise notamment à installer des dispositifs anti drones et de lutte contre les projections.
C’est par ce moyen que des téléphones portables continuent de rentrer en prison, permettant à certains délinquants de poursuivre leurs activités criminelles depuis la maison d’arrêt.
À Toulouse, 1,5 million d’euros vont ainsi être investis dans la couverture des cours de promenade pour lutter contre ce phénomène, a annoncé Gérald Darmanin.
Avec un taux d’occupation de 200 %, la maison d’arrêt de Nice, vétuste, inadaptée, est l’une des plus surpeuplées de France.