Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

25 nov. 2025 à 10h36

Un homme âgé de 21 ans qui avait été interpellé dans la nuit de jeudi 20 à vendredi 21 novembre 2025, vers 3h30, une heure après l’incendie criminel de l’épicerie de nuit « Alimentation de la Tour », dans la cité Saint-Martin, à Montpellier où un employé âgé de 19 ans est décédé, a été mis hors de cause par les enquêteurs du Service interdépartemental de police judiciaire -SIPJ- de Montpellier. Le procureur de la République de Montpellier, Thierry Lescouarc’h a révélé cette remise en liberté par un communiqué, ce lundi 24 novembre en soirée.

Aucune charge n’a été retenue contre le suspect, intercepté par un équipage de la brigade anticriminalité – Bac – au volant de sa voiture dans la rue de l’Abrivado au niveau du quartier Saint-Martin, alors que les sapeurs-pompiers du Sdis 34 venaient de maîtriser l’épicerie de nuit et le salon de coiffure mitoyen au rez-de-chaussée de la Tour Saint-Martin entièrement détruits par le feu, allumé à 2h30 par deux individus. À moins de 300m de la rue de l’Abrivado. 

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Lors du contrôle du conducteur âgé de 21 ans, les policiers de la Bac ont retrouvé dans le coffre un jerrican de carburant à moitié rempli; or, le duo qui a volontairement incendié l’épicerie de nuit avec propagation au barber shop, a répandu de l’essence, avant de lancer un engin explosif artisanal. Nadir, 19 ans, cousin du gérant de l’épicier, était piégé et est décédé en dépit de longs massages cardiaques pratiqués par un médecin des pompiers. Il a posé un obstacle médico-légal et comme le confirme le procureur de la République, une autopsie va être pratiquée. La dépouille de Nadir sera rendue à la famille dans le courant de cette semaine pour organiser ses obsèques.

Vidéo-protection

Placé en garde à vue, le suspect a été entendu, notamment pour qu’il dise où il se trouvait à 2h30. Il a fourni un alibi qui a été vérifié et qui atteste que ce Montpelliérain de 21 ans déjà connu de la justice était à la Grande-Motte et qu’il regagnait son domicile, quand il a été interpellé rue de l’Abrivado. Les vérifications de sa téléphonie et surtout l’exploitation des bandes des caméras de vidéo-protection de la Ville de Montpellier qui permettent d’apercevoir les deux auteurs de cette tentative d’assassinat en bande organisée jetant l’engin explosif sur l’essence devant l’épicerie attestent qu’il n’est pas impliqué. 

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Au terme de 48h de rétention au Sipj, il a été remis en liberté samedi 22 novembre, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. L’enquête des policiers de la division de la criminalité organisée et spécialisée – DCOS – du SIPJ se poursuit activement pour identifier les deux incendiaires et établir le mobile. Un règlement de compte sur fond de narcotrafic autour des points de deal de la cité Saint-Martin, d’une guerre de concurrence entre ces commerces et une vengeance quelques jours après l’incendie criminel d’une épicerie de nuit de l’avenue du Maréchal Leclerc figurent parmi l’hypothèse de travail. Des enquêteurs qui espèrent trouver une piste permettant d’élucider ces incendies criminels.

En fuite à pied

Ces deux actes volontaires seraient par ailleurs liés à une agression à l’arme blanche d’un client d’une autre épicerie de nuit de l’avenue du Maréchal Leclerc, peu de temps après l’incendie de celle de la Tour Saint-Martin, à l’angle des rues du Grau et Jean Vachet et dont l’auteur est également en fuite. Tout comme l’inconnu en djellaba, armé et encagoulé qui a ordonné aux employés et aux clients de la première épicerie de nuit ciblée sur l’avenue du Maréchal Leclerc, dans la nuit du 6 au 7 novembre dernier vers 2h30, de quitter les lieux, avant de répandre de l’essence et de mettre le feu. Il a pris la fuite à pied, tout comme les deux auteurs du deuxième incendie. Reste que les signalements des auteurs excluent que l’incendiaire à la djellaba fasse partie du duo ayant opéré dans la nuit du 20 au 21 novembre.

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Les policiers de la DCOS tentent aussi de faire la lumière sur le mystérieux mitraillage de la porte d’entrée d’un appartement, dans la nuit du 8 au 9 novembre vers 4h, dans une résidence proche des deux épiceries incendiées et de celle où le client a été poignardé à une cuisse. Le locataire qui était absent -et dont des membres de sa famille qui dormaient dans les chambres sont sortis indemnes mais choqués par ces nombreux tirs au fusil à pompe- était visiblement visé. Il serait connu pour fréquenter des narcotrafiquants du quartier Saint-Martin.

Autre détail relevé par les policiers : l’utilisation d’un fusil à pompe dans l’incendie de la dernière épicerie de nuit en date et le mitraillage de l’appartement. Coïncidence ou même arme ? Le mystère demeure au stade actuel de l’enquête. Les policiers s’interrogent également sur les circonstances ayant précédé l’embrasement de l’épicerie de nuit « Alimentation de la Tour » : les deux incendiaires ont tiré en l’air des coups de feu avec le fusil à pompe, avant d’incendier volontairement le commerce. Ont-ils voulu alerter par les coups de feu les deux jeunes présents pour les faire sortir ? Mais affolé par les tirs, Nadir serait allé se cacher dans un coin, au fond de l’épicerie, où il a été piégé par les flammes, son collègue Amile, âgé de 19 ans également, ayant réussi à quitter les lieux et à se mettre à l’abri jusqu’à l’arrivée de la police nationale et des pompiers. Un rescapé impuissant pour sortir Nadir du violent brasier et pour le sauver d’une mort horrible.

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