Par

Eloïse Aubé

Publié le

25 nov. 2025 à 8h14

Ce 25 novembre 2025 marque la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Une journée (seulement) par an alors que les violences, elles, sont toutes l’année. Selon les chiffres livrés par le ministère de l’Intérieur, il y a eu en 2024, 272 400 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire enregistrées, un niveau quasi stable par rapport à 2023 (+0,4 %). Qu’en est-il en Seine-Maritime ? Pourquoi le département fait état de davantage de violences qu’ailleurs en Normandie ?

Que disent les chiffres ?

En 2024, 4 039 faits de coups et blessures volontaires intrafamiliaux ont été enregistrés en Seine-Maritime par les forces de l’ordre. « Cela représente une augmentation de 3,5 % par rapport à l’année précédente (2023). En moyenne, le nombre de ces faits enregistrés par les forces de l’ordre a augmenté de 15 % environ depuis 2023 », indique le département de Seine-Maritime.

Et en France, en 2024, la Seine-Maritime figure dans les départements de France où les violences envers les femmes sont les plus récurrentes.

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À titre de comparaison, l’Eure se range à 10,1 de femmes victimes de violences pour 1000 habitants en 2024, contre 13,1 pour la Seine-Maritime.

Mais alors pourquoi ? Si aucune hypothèse unique n’est avérée pour expliquer cette différence de chiffre, plusieurs hypothèses sont émises comme l’explique le département : « Cela pourrait être dû à une plus grande fréquence des faits et/ou un meilleur repérage et une meilleure prise en charge par les forces de l’ordre ».

Autre supposition : les chiffres de la population, plus élevés en Seine-Maritime qu’ailleurs dans la région. On comptabilise en effet 1 260 000 habitants dans le département (selon les derniers chiffres de l’Insee publiés en janvier 2025), contre 601 900 dans l’Eure et 711 000 dans le Calvados.

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C’est quoi les violences faites aux femmes ?

En 1993, l’ONU a adopté la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle définit la violence à l’égard des femmes comme tous les « actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ». Il peut donc s’agir :
– de violences domestiques (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide) ;
– d’harcèlement ou agression sexuelle (viol, avances sexuelles non désirées, harcèlement dans la rue, cyberharcèlement) ;
– de mariage précoce et forcé ;
– de mutilation génitale féminine ;
– de trafic d’êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle).

À noter qu’au Havre, il est possible de déposer une plainte pour violences directement depuis l’enceinte de l’hôpital.

Et en 2025 ?

Si 2025 n’est pas encore totalement terminée, « la gendarmerie constate une augmentation des interventions pour violences intrafamiliales sur le territoire Seinomarin en zone gendarmerie, augmentation qui est bien plus marquée pour les interventions de nuit » détaille le département. Avec un point mis sur la hausse du nombre d’enregistrement des violences sexuelles au sein du couple sur l’ensemble du Département.

Autre fait marquant : l’augmentation du nombre de victimes mineures, très souvent au sein d’un jeune couple, ainsi que des victimes âgées de plus de 80 ans avec des troubles neurodégénératifs.

D’après l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) dans un rapport en date du 19 novembre 2025, près d’une femme sur trois dans le monde, a subi des violences conjugales ou sexuelles dans sa vie.

Si vous êtes victimes de violences, il est possible de recevoir de l’aide en appelant le 3919 (numéro anonyme et gratuit, disponible tous les jours de 9h à 21h) et pour effectuer un signalement en ligne, rendez-vous sur la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr (disponible tous les jours).

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