- Le plan en 28 points proposé par Donald Trump la semaine dernière s’est révélé favorable à la Russie.
- Il a été modifié par les Européens et l’Ukraine, lesquels ont obtenu de la part de Washington le retrait de plusieurs conditions.
- Certaines d’entre elles semblent, pour l’heure, incompatibles avec la position du Kremlin.
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Ukraine-Russie : la perspective de négociations relancée ?
« Le plan européen ne nous convient pas ». Le Kremlin, qui pensait avoir le feu vert de Washington concernant un plan de paix pour l’Ukraine, a déchanté lundi 24 novembre en découvrant la version du texte amendée par les alliés de Kiev. Et pour cause : le texte initial, comprenant 28 points, n’en a plus que 19. Et, parmi les conditions qui sont passées à la trappe, certaines semblent – pour l’heure – indispensables pour Vladimir Poutine.
Premier sujet de discorde : le partage du territoire et l’emplacement d’une ligne de démarcation. Pour la Russie, quatre régions doivent être cédées. À savoir Kherson et Zaporijia, mais aussi celles du Donbass, Donetsk et Lougansk (est), ainsi que la Crimée annexée en 2014. Moscou recevrait des territoires qui sont encore aujourd’hui sous le contrôle de Kiev, puisque l’armée ukrainienne contrôle encore des pans entiers dans le Donbass. C’est justement là où les deux camps refusent de s’accorder pour le moment : dans le projet supervisé par les Européens, la ligne de front actuelle serait gelée. En clair : Kiev conserverait les territoires dans certains oblasts pour lesquels elle se bat depuis des mois.
L’entrée de l’Ukraine dans l’Otan repoussée
Autre point d’achoppement, l’avenir de la Russie sur la scène internationale. C’est en effet un souhait du Kremlin : la fin de son isolement, avec sa réintégration au G8 et la levée progressive des sanctions. La version concoctée par les alliés de Kiev a purement et simplement supprimé cette doléance.
Côté diplomatie toujours, Vladimir Poutine veut éloigner son ennemi de l’Otan. Méfiant, le Kremlin souhaite même que la Constitution ukrainienne le stipule. Désormais, le trio formé par les Américains, les Européens et l’Ukraine propose simplement d’en discuter ultérieurement, avec l’ensemble des membres de l’Alliance atlantique.
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En outre, Moscou veut imposer à Kiev de limiter son armée à 600.000 militaires et se contenter d’une protection par des avions de combat européens basés en Pologne. Dans la nouvelle mouture du texte, on passe à 800.000 soldats, avec l’ajout « en temps de paix ».
T.G.
