Une moyenne de 500 kg de déchets par kilomètre. Ce chiffre révèle à lui seul l’état du bord des routes françaises. Un déchet à jeter ? Plutôt que de patienter pour le mettre à la poubelle en arrivant, certains automobilistes ou chauffeurs de poids lourd préfèrent simplement les balancer par la fenêtre. Des paquets de cigarettes vides, des mégots aussi, mais également des canettes, des sacs plastiques, des emballages de fast-food. Et même des bouteilles d’urine. Tout y passe. D’après une étude, 22 % des Français reconnaissent jeter des trucs par la fenêtre.

Le problème, c’est que ces déchets ne disparaissent pas par magie et restent dans les fossés ou sur les bords des routes… Jusqu’à ce que quelqu’un les ramasse. Et ce quelqu’un, c’est bien souvent un agent des routes, qui a autre chose à faire que de nettoyer les bas-côtés. « Sur une journée au mois de septembre, sur seulement 300 mètres, on a ramassé 52 bouteilles d’urine. On ne s’habitue jamais à ça ! », témoigne un agent du centre d’entretien et d’intervention d’Héric (Loire-Atlantique), cité dans un communiqué.

Lui, comme tous les agents travaillant pour la Direction interdépartementale des routes de l’Ouest (DirOuest), constate « une dégradation continue » de l’état des routes. « Avant de travailler ici, je ne pensais pas qu’il y avait autant de merde le long des routes. Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’ils jettent », nous confiait un agent lors d’un reportage embarqué dans un fourgon.

Pollution et risques d’incendie

A travers une campagne baptisée « La route n’est pas une décharge », ils alertent la population sur la pollution engendrée mais aussi sur les dangers que les déchets peuvent représenter quand ils sont jetés par la fenêtre. « Ce geste, répété des milliers de fois, engendre des nuisances et des risques importants : pollution de la faune et de la flore, risques d’incendie, accidents de la route, et surtout mise en danger des agents qui doivent intervenir à pied, au bord de voies circulées à 110 km/h », rappelle Astrid, de la mission développement durable à la DirOuest. Ce nettoyage forcé a évidemment un coût, estimé à près de 100.000 euros pour les 1.430 kilomètres de Bretagne et Pays-de-la-Loire surveillés par la DirOuest.

Le coût du ramassage des déchets pour la seule direction des routes de l'Ouest est estimé à près de 100.000 euros.Le coût du ramassage des déchets pour la seule direction des routes de l’Ouest est estimé à près de 100.000 euros. - C. Allain/20 Minutes

Mais ce n’est pas le seul problème de propreté rencontré par les équipes. Sur les aires de repos, les points de tri mis à disposition des automobilistes servent régulièrement de déchetterie. Dans sa campagne, la DirOuest rappelle qu’un non-respect des consignes est passible d’une contravention de 150 euros. Quant à l’abandon de déchets sur la voie publique, il est passible d’une amende de 135 euros. Des contrôles et des surveillances renforcées vont être menés avec l’appui des forces de l’ordre et à l’aide de caméras et de pièges photo.