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Depuis plusieurs jours, le parc Rochegude d’Albi accueille les sculptures de Julien Bernard, chef d’atelier aux espaces verts de la ville. Une commande de la mairie dans le cadre de son travail. Et devant les retours enthousiastes, ce dernier veut développer une microentreprise.
Fin et majestueux, le héron se dresse dans le bassin du parc Rochegude. Depuis une dizaine de jours, pas un visiteur qui ne s’arrête pour contempler la sculpture en métal. À côté, on découvre des nénuphars, des roseaux et des lotus. Tous en métal, dont ressort une grande élégance.
Ces décors ont été installés par la Ville dans le cadre de la Quinzaine du Japon. Ils ont été réalisés par Julien Bernard, 44 ans, qui est chef d’atelier au pôle motoculture des espaces verts. Par le passé, il avait déjà confectionné des objets pour les parcs et jardins : le nounours de l’aire de jeu de Rochegude, les bacs de fleurs pour les Cordeliers, le support de glycine à la Madeleine… Quand il a été question d’aménager le bassin, c’est donc tout naturellement que sa direction a fait appel à lui.
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Car Julien Bernard a une fibre artistique assez forte. Déjà jeune, quand il achetait des meubles, il leur donnait une nouvelle forme. « J’ai toujours été bricoleur et ce côté artistique me vient de ma mère qui travaillait le bois », avoue-t-il.
À 19 ans, il rentre à la mairie. « Je n’avais jamais tenu de disqueuse et je ne savais pas souder », raconte-t-il. Il apprend et « par curiosité et goût », va plus loin. « Je me suis équipé chez moi et j’ai réalisé du mobilier en métal et en bois. Pour chez nous, puis pour la famille ou pour des anniversaires. » Il a ainsi réalisé une tête d’éléphant en origami. S’il a commencé par le bois, le métal est devenu son matériau préféré à travailler.
Un travail assez technique
Aujourd’hui, devant les retours unanimement bons, il réfléchit de plus en plus à créer une microentreprise, en plus de son travail. Pour exposer et « arrondir ses fins de mois » en vendant des objets.
En attendant, le parc Rochegude est devenu « son show-room » comme il aime à dire. Les décors ne seront pas enlevés à la fin de la Quinzaine. Ils resteront dans le bassin. Ils permettront notamment de servir d’abri aux poissons que la mairie veut installer dans le bassin dans le cadre de sa lutte naturelle contre les moustiques. Le bassin, qui n’a qu’une profondeur de 10 à 15 cm, ne peut pas accueillir de végétaux naturels. D’où l’idée du décor.
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Celui-ci a été fabriqué en inox, un matériau qui ne rouille pas et qu’il n’avait jamais travaillé. « Il y a un beau rendu poli-miroir, cela reflète dedans », commente-t-il. Le travail a été assez technique, surtout pour le héron. Son corps est constitué de deux tôles soudées, qui ont été gonflées sous la pression de l’eau envoyée par un nettoyeur haute pression bricolé par ses soins. « Comme ça, il n’y a aucune trace d’impact. » Il n’en est que plus fin et majestueux.