«En défense j’suis Kalidou, t’es Lenglet. Burberry comme un grand-père anglais. J’arrive dans l’rap comme un camion qui bombarde à fond sur la… » Ces paroles sont à l’origine de la convocation de Freeze Corleone devant le tribunal correctionnel de Nice. Le rappeur devra répondre le 16 février 2026 de faits d’apologie du terrorisme, a annoncé mardi le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli.

En cause, une enquête ouverte en février 2024 après la sortie de sa chanson « Haaland », un duo avec le rappeur allemand Luciano où Freeze Corleone semble s’identifier à l’auteur de l’attentat du 14 juillet 2016, qui avait fait 86 morts et des centaines de blessés sur la Promenade des Anglais à Nice. Même si le nom de la célèbre avenue n’est pas prononcé, il est suggéré par les rimes.

Le rappeur a refusé de s’expliquer

Dès le lendemain de la sortie du morceau, plusieurs élus niçois avaient fait part de leur indignation et le fondateur de l’association de victimes Life for Nice, Jean-Claude Hubler, s’était dit « horrifié ». Plusieurs victimes entendues dans le cadre de l’enquête préliminaire ont depuis déposé plainte, a précisé le parquet.

Après avoir ignoré plusieurs convocations, Freeze Corleone a été entendu mardi dans le cadre d’une audition libre. Faisant valoir son droit au silence, il a refusé de répondre aux questions des enquêteurs, a rapporté le parquet. Il s’est alors vu notifier une convocation à comparaître pour des faits d’apologie du terrorisme en utilisant un service de communication au public en ligne.

Des paroles antisémites déjà critiquées

Figure marquante du rap français, Freeze Corleone (Issa Lorenzo Diakhaté de son vrai nom) avait déjà fait l’objet d’une enquête en 2020 pour « provocation à la haine raciale » après la diffusion de clips contenant notamment des paroles antisémites telles que « J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 1930 » ou « tous les jours RAF (rien à foutre) de la Shoah ».

L’enquête avait été classée sans suite mais il avait été lâché par son label Universal Music, qui avait dénoncé des « propos racistes inacceptables ». Dans les semaines qui avaient suivi l’ouverture de l’enquête niçoise début 2024, plusieurs concerts de Freeze Corleone avaient été interdits à travers la France – en raison du risque que des propos injurieux y soient tenus.