Est-ce un moment charnière pour Airbnb à Marseille, où la Ville l’accuse d’être un catalyseur de la crise du logement ? Ce vendredi 25 avril, le passage de 120 à 90 jours de la durée maximale de location a été voté en conseil municipal dans le but de « lutter contre les abus et la fraude à la déclaration de résidence principale » tout en permettant « aux habitants de compléter leurs revenus de manière ponctuelle ». L’obligation de compensation dès la première résidence secondaire entrera en vigueur à la fin du mois et le changement d’usage, voté à la Métropole le 27 février, sera appliqué sous peu.
L’obligation de compensation dès la première résidence secondaire entrera en vigueur à la fin du mois et le changement d’usage, voté à la Métropole le 27 février, sera appliqué sous peu.
Clément Eulry, que représente Marseille pour Airbnb ?
C’est la troisième destination française derrière Paris et Lyon, sachant que la France est le premier marché hors USA. Beaucoup de gens veulent découvrir l’art de vivre marseillais, les calanques, le port de l’Estaque… Le meublé de tourisme à Marseille, c’est 800 000 voyageurs en 2023, 465 millions d’euros de retombées économiques et Airbnb a reversé 4 M € de taxe de séjour à la Ville.
Ces mesures dites anti-Airbnb sont-elles justifiées ?
À Marseille, 85% des meublés de tourisme sont des résidences principales ou secondaires en location occasionnelle et moins de 1% du parc immobilier marseillais est loué sur Airbnb plus de 120 jours par an. Le logement est une priorité absolue, mais on met en place des mesures de diversion disproportionnées et inefficaces qui ne résoudront pas la crise. Le passage à 90 jours ne va pas libérer un seul logement.