Cet appartement contemporain de Rome est le refuge personnel d’un Romain cosmopolite
Au cœur du quartier de Parioli, à Rome, dans un immeuble Art nouveau du début du XXe siècle, cet appartement contemporain de 240 mètres carrés réinvente le concept même du pied-à-terre. Malgré sa superficie importante, ce logement a été conçu et pensé comme le refuge personnel d’un Romain cosmopolite qui vit à l’étranger, mais qui ne renonce pas à maintenir un lien avec sa ville. « Le client voulait une terrasse romaine, pas une maison », raconte Antonio Girardi. « C’est de là qu’est venue l’idée d’introduire l’atmosphère des toits de Rome, en commençant par le matériau le plus symbolique : le travertin. » Une pierre naturelle qui, ici, n’est pas utilisée dans sa forme canonique.

Sur la console en travertin, achetée chez Flair à Florence, la sculpture Nzuri d’Aude Herledan, 2021.
Foto Francesco DolfoUn appartement qui a retrouvé son identité
Les surfaces ont été travaillées « à fente ouverte », en laissant les bords naturels, et utilisées pour encadrer les ouvertures, les portes et les portails. « Un choix inhabituel, voire risqué en termes d’entretien, mais nous voulions que le matériau parle, nu, imparfait, vivant », explique le concepteur. L’intervention a complètement bouleversé la distribution d’origine, issue d’une rénovation des années 1960 dépourvue de logique spatiale. À commencer par la cuisine, qui a été déplacée pour mieux profiter de la lumière. « Nous avons déstructuré l’appartement pour reconstruire son identité, en le libérant des pièces à l’intérieur des pièces et des couloirs sans issue. Un processus qui s’est révélé complexe, notamment en raison de la nature contraignante du bâtiment, soumis à la protection des Beaux-Arts. »

Devant le bureau moderne, une chaise des années 1970 de Lyda Levi pour McGuire. Au sol, une statue de Luigi Galligani.
Foto Francesco DolfoDes espaces lumineux, matériels, expressifs
L’appartement s’ouvre ainsi comme une succession d’espaces lumineux, matériels, expressifs. L’entrée est une puissante ouverture : un patchwork de marbre, de bois, de laiton et de travertin forme un tapis scénographique. « Cette entrée est un manifeste, un statement. Les matériaux choisis se retrouvent partout, du laiton des poignées au marbre de la cuisine. C’est comme si l’entrée était le miroir de toute la maison », explique Antonio Girardi. Et un miroir monumental, réalisé sur mesure par l’artiste Marco Scaccia, domine la salle à manger avec la figure d’un cheval, animal très apprécié du propriétaire.