Le parquet de Nice (Côte-d’Azur) a annoncé ce mardi 25 novembre des poursuites contre le rappeur Freeze Corleone accusé « d’apologie du terrorisme ». Ce dernier est accusé d’avoir mentionné les attentats de Nice dans un morceau publié en février 2024 avec le rappeur allemand Luciano.

Une rime à l’origine de la controverse. Le parquet de Nice (Côte-d’Azur) a annoncé que l’artiste francophone a été entendu ce mardi 25 novembre pour des accusations « d’apologie du terrorisme ».

En cause, le morceau Haaland qui figure sur l’album seductive du rappeur allemand Luciano où figure le rappeur français Freeze Corleone. Plus précisément, c’est un couplet du français qui est mis en cause.

« En défense je suis Kalidou, t’es Lenglet. Burberry comme un grand père anglais. J’arrive dans l’rap comme un camion qui bombarde à fond sur la -« , peut-on entendre sur le titre.

Une convocation en février 2026

Si aucune mention n’est explicitement faite, le parquet de Nice du chef et plusieurs victimes de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice accusent le rappeur d’apologie de terrorisme.

Une affaire confiée au SIPJ 06 dans laquelle Freeze Corleone, de son véritable prénom Issa Lorenzo Diakhaté, âgé de 33 ans, a été entendu ce mardi après plusieurs convocations restées vaines, précise le parquet dans un communiqué.

« L’interprète des paroles précitées connu sous le nom de scène de Freeze Corleone, était entendu ce jour dans le cadre d’une audition libre. Il faisait valoir son droit au silence et refusait de répondre aux questions posées », peut-on lire.

« Après analyse des éléments réunis dans le cadre de l’enquête et à l’issue de l’audition de ce jour, une convocation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Nice le 16 février 2026 pour des faits d’apologie du terrorisme en utilisant un service de communication au public en ligne lui a été notifiée », conclu le parquet.

L’artiste et son manager se défendent

Il ne s’agit pas de la première polémique pour le rappeur Freeze Corleone. Déjà accusé en 2020 d’antisémitisme dans certains de ses textes sur l’album La menace fantôme (LMF), le rappeur et son entourage s’étaient défendus de toutes interprétations. Une enquête classée sans suite.

Bis repetita début 2024 lorsque plusieurs responsables politiques niçois, Eric Ciotti et Christian Estrosi ont qualifié le son Haaland « d’apologie du terrorisme ». Lorsque Eric Ciotti évoquait « une insinuation immonde » et « une nouvelle étape vers l’infâme » franchie par le rappeur, Christian Estrosi s’était également scandalisé d’une nouvelle « provocation ignoble », « infâme », espérant que « le morceau sera interdit par la justice ».

Ces prises de parole politique avaient fait sortir le rappeur et son manageur de leur silence, dans un communiqué publié le 13 février 2024.

« Messieurs Estrosi et Ciotti ont cru bon de devoir diffamer Freeze Corleone, en inventant, eux-mêmes, des paroles qu’ils ont décidé d’ajouter au couplet de l’artiste, pour pouvoir ensuite les dénoncer », annonçait alors l’entourage de l’artiste. « Les dénonciateurs sont en réalité les auteurs », pouvait-on lire.

Contacté à l’époque par nos confrères du Figaro, l’avocat de Freeze Corleone, Me Sanjay Mirabeau, ajoutait « [qu’il] apportera les documents nécessaires pour montrer qu’il y a un point à la fin de cette phrase », et non des points de suspension. Un changement notable pour répondre à ces accusateurs.

Régulièrement déprogrammé de concerts et de festivals, Freeze Corleone a été interdit de se produire au festival alsacien des Eurockéennes au mois de juillet dernier par le préfet du Territoire de Belfort, Alain Charrier. Une décision ensuite validée par le tribunal administratif.

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