Les commissions des transports et de la défense du Parlement européen ont adopté ce lundi un projet de résolution appelant à renforcer la mobilité militaire au sein de l’UE. Les députés estiment qu’il est indispensable de pouvoir déplacer rapidement troupes, équipements et ressources à travers les frontières européennes pour faire face à une éventuelle agression russe.

Des progrès réels, mais des obstacles persistants

Malgré les avancées réalisées ces dernières années, de nombreux obstacles administratifs, financiers et infrastructurels continuent de ralentir les déplacements militaires. Ces contraintes peuvent allonger les délais de transfert de matériel à plus d’un mois, ce qui limite fortement la réactivité des forces européennes en cas de crise.

Pour surmonter ces freins, les députés appellent à la création d’un véritable « espace Schengen militaire ». Ils demandent que les États membres intensifient les investissements dans les infrastructures de transport, notamment le long des corridors de mobilité existants, et qu’ils renforcent l’usage des solutions numériques afin d’accélérer les autorisations transfrontalières. Ils souhaitent également la mise en place d’un groupe de travail dédié, appuyé par un coordinateur européen chargé de rationaliser les différentes initiatives. La Commission est invitée à proposer une feuille de route pour structurer ce nouveau cadre, ainsi qu’un guichet unique numérique permettant de centraliser les demandes d’autorisations de circulation pour les équipements militaires.

Un financement à la hauteur des besoins

Les députés saluent la proposition de porter le budget consacré à la mobilité militaire à plus de 17 milliards d’euros dans le prochain cadre financier pluriannuel et appellent les États membres à ne pas réduire cette enveloppe, comme cela avait été le cas pour la période 2021-2027. Ils soulignent que la modernisation de centaines d’infrastructures critiques, ainsi que la mise en service complète des quatre corridors militaires européens, nécessiterait un effort financier d’au moins 100 milliards d’euros. Ils demandent par ailleurs une simplification des procédures d’accès aux financements pour les projets à double usage, qui répondent à la fois à des besoins civils et militaires.

Une coopération étroite avec l’OTAN

La mobilité militaire s’inscrit au cœur de la coopération entre l’Union européenne et l’OTAN. Le texte adopté rappelle qu’elle est essentielle pour garantir la circulation rapide des forces alliées, qu’il s’agisse de périodes de paix, de crise ou de conflit. Les députés encouragent la tenue d’exercices conjoints réguliers et de tests de résistance destinés à identifier et supprimer les obstacles encore existants. Ils invitent enfin l’UE à suivre l’exemple de l’OTAN en s’assurant que les troupes de réaction rapide puissent franchir les frontières européennes en trois jours en temps de paix et en vingt-quatre heures en situation de crise.

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