Dans les années 1970, il avait fait partie de la première vague de jeunes photographes embauchés à Var-Matin République. Pendant plus de vingt ans, Michel Brault a photographié le quotidien des habitants de l’Ouest-Var, d’abord à l’agence de La Seyne puis celle de Toulon, installée sur le cours Lafayette.

Élancé, fine moustache, chevelure abondante, Michel portait beau. Mais pas de sac photo. « Il mettait ses boîtiers dans un sac en cuir bourré de mousse car il ne voulait pas se faire remarquer. Il mettait souvent un grand imperméable. Michel, c’était la classe !, se remémore en riant son ancien collègue Patrick Blanchard, embarqué au journal en 1979. Il avait son petit caractère et un humour à la Mister Bean, parfois un peu coincé, mais c’était un bon camarade, une bonne patte. J’ai de très bons souvenirs. C’est une époque où on vivait beaucoup de choses ensemble et il était tout le temps de la fête ! »

Pionnier de la pellicule couleur

Au début des années 1980, la couleur débarque dans les colonnes de la presse française. Pour les photographes, qui révèlent toujours leurs photos en laboratoire, le métier devient plus technique. « On ne nous a pas obligés à passer à la couleur tout de suite. Michel a été l’un des premiers à s’y risquer avec notre collègue Gérard Raynaud », salue Patrick Blanchard.

Pur photographe localier, heureux de mettre en lumière ceux qu’elle oubliait de toucher, il s’était fait remarquer en signant une exposition aussi insolite qu’itinérante : l’affichage de certaines de ses images dans les bus du réseau de l’agglomération toulonnaise.

En 1998, il décide de prendre la clause de cession lors du rachat du quotidien par le Groupe Nice-matin. Ainsi détaché de la rédaction, il s’en éloignera progressivement puis définitivement. Souffrant de problèmes de santé depuis plusieurs années, Michel Brault s’est éteint à 77 ans. La rédaction de Var-matin adresse ses sincères condoléances à sa fille Carol, sa famille et ses amis.