Étienne Bezler pointe le doigt vers l’horizon et compte les arbres, le long de la ligne d’eau formée par le canal du Rhône-au-Rhin dans les environs de Plobsheim. Le tilleul qui est en face, les trois pommiers plus loin ou encore ce cormier. Parmi ces arbres, beaucoup ont déjà été plantés par lui.
Une sourde colère résonne en cet homme et tranche avec l’impassibilité du personnage principal de la nouvelle de Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres. Dans cette œuvre de référence devenue le manifeste de la cause écologique, le personnage principal est un berger, Elzéard Bouffier. Qui passe ses journées à planter des glands, étrange sacerdoce pour ce montagnard bien décidé à…