Ce jour-là, ils sont quatre à occuper le studio improvisé situé au rez-de-chaussée de l’établissement. « L’idée est de recevoir un mardi par mois une personne qui raconte son parcours », expose Marie-Christiane Courtioux. Éducatrice canine, médaillé d’or aux Jeux paralympiques de Paris, capitaine des pompiers, ingénieure cheffe de la police scientifique de Bordeaux… Les parcours sont singuliers et leurs métiers attisent la curiosité autant qu’ils intriguent les esprits. Une fois de plus, les auditeurs ne seront pas déçus.
Micros ajustés, voix chauffées
Les journalistes amateurs ont soigneusement préparé leur sujet. Les questions sont prêtes et l’invité du jour ne manque pas de ressources : il peut aussi bien transformer une liste de courses magique en billets que faire jaillir des flammes d’un simple geste dans son « portefeuille de flambeur ». Et, bien entendu, il ne se déplace jamais sans un jeu de cartes. Pascal Faidy, magicien mentaliste bordelais, mais aussi saxophoniste, s’installe face à eux.

Pascal Faidy, magicien mentaliste bordelais mais aussi saxophoniste, en train de faire un tour de magie lors de l’enregistrement des Experts Abadie.
C.L.
« Qui veut prendre le commandement des opérations ? » lance Marie-Christiane Courtioux. « Nous n’avons pas encore de vedette, mais sait-on jamais », ajoute-t-elle, un large sourire dans la voix. On air. Chacun ajuste son micro, chauffe sa voix. L’émission démarre pour une trentaine de minutes, avec une pause prévue en milieu d’enregistrement. Le premier à se lancer est un garçon de 10 ans : « Qu’est-ce qui vous a donné envie d’être magicien ? »
Pascal Faidy remonte alors le fil du temps. Comme le chantait Charles Aznavour, il « parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ». « Je suis d’une génération qui n’a pas connu YouTube. C’est en regardant le premier grand magicien de la télé, Gérard Majax, que tout a commencé », confie-t-il. Les questions s’enchaînent avec fluidité, pertinence, et la bonne humeur avec elles. Loin des tracas du quotidien. C’est précisément la vocation de Radio CHU – créée en 2004 et reconnue d’intérêt général depuis juin 2025 – dont tous les membres, bénévoles, s’inscrivent dans la tradition des visiteurs hospitaliers de malades.
« Il a fallu tout reconstruire »
Ce jour-là, les jeunes patients sont également aux côtés de Marie Daspas, directrice de la section girondine de la Ligue contre le cancer, et chroniqueuse cinéma depuis un an pour Radio CHU. Pour retrouver ses collaborations, rendez-vous dans sa rubrique « Vivement mercredi ! ». « J’écrivais des petites critiques de films sur mon compte X lorsque Marie-Christiane m’a contactée, révèle-t-elle. J’ai sauté sur l’occasion. J’ai été journaliste de presse écrite et j’ai toujours rêvé de faire de la radio. » Depuis, Marie Daspas parle de ses coups de cœur de la semaine et envoie son travail depuis son domicile.
« Le Covid a tout cassé et nous a obligés à se réinventer. La radio a été pénalisée, il n’y avait plus de chroniqueurs »