La métropole va confier la gestion entière du réseau à un opérateur privé à partir de 2027. Elle souhaite couvrir un périmètre plus large. Dans un mois, un appel à manifestation d’intérêt va être lancé.
De couleur orange vif, les vélos en libre-service Naolib (ex-Bicloo) sont bien connus des Nantais. À compter du 1er janvier 2027, les 1200 bicyclettes mécaniques réparties sur 126 stations vont être renouvelées. Arrivée de vélos électriques, disparition des stations actuelles, périmètre plus large… l’organisation du service vieillissant va être revisitée.
Lancé en 2008, le réseau a accusé ces dernières années une perte d’utilisateurs, passant de 1,8 million de cyclistes en 2019 à 1,1 en 2024. Mais surtout, «on est sur un service de l’hypercentralité, qui reste un réseau limité», observe Nicolas Martin, vice-président de Nantes-Métropole chargé des mobilités douces. En effet, seules trois communes de la métropole nantaise sur 24 sont dotées de stations, à savoir Nantes, Saint-Sébastien et Rezé. Alors même que le plan de déplacement urbain adopté par les élus métropolitains vise une part modale du vélo de 12% dans les déplacements d’ici à 2028 sur le territoire.
Nouveau contrat en janvier 2027
Or, le contrat qui lie la métropole à JCDecaux s’arrête au 1er janvier 2027. La collectivité a donc décidé de lancer un appel à manifestation d’intérêt en janvier 2026 pour moderniser la flotte libre-service. Jusqu’à maintenant, «on finançait un opérateur pour déployer un système resserré, qui nous coûtait 2,5 millions d’euros par an», constate Nicolas Martin. Désormais, «on va proposer à un opérateur de faire son propre modèle économique, dans l’espace public des 24 communes, à partir de vélos électriques. À lui de voir le nombre de vélos qu’il veut déployer, et comment».
L’avantage de l’électrique est de permettre aux usagers de se déplacer sur une plus longue distance. Par ailleurs, les stations telles qu’elles existent aujourd’hui vont changer. Actuellement lourdes et coûteuses à déplacer, elles pourraient perdurer sous forme de marquage au sol. Enfin, davantage de trottinettes électriques seront proposées en bout de ligne de transports en commun. Ce réaménagement optimisé va se traduire par une hausse de prix pour l’usager, pas encore chiffrée.
Favoriser la location longue durée
Du côté de la collectivité, les économies réalisées vont lui permettre d’investir davantage dans le système de location de vélos de longue durée, plus aligné avec ses ambitions. «L’Ademe nous dit que c’est plutôt ce type de service qui fait basculer le changement d’habitude», souligne l’élu métropolitain. Et ce, à l’inverse du vélo en libre-service «qui facilite les déplacements mais ne change pas les habitudes en profondeur». Ainsi, un marché de prestation de services pour la location de vélos en longue durée et le stationnement va aussi être lancé.
Dans ce cas, la métropole qui travaillait aussi avec JCDecaux et deux autres sociétés reste la donneuse d’ordres. Elle prévoit notamment d’étendre la location en courte durée sur quelques jours, contre pour l’instant un mois minimum. Avec ce système, «l’ambition n’est pas de se substituer aux loueurs privés», nuance Nicolas Martin, mais vraiment de proposer aux gens qui hésitent de tester sur le long terme avant de franchir le cap de s’y mettre à plein temps.
Très engagée sur sa politique cyclable, la cité des Ducs vient justement d’être récompensée en la matière. Elle a décroché la dixième place de l’édition 2025 du Copenhagenize Index, après Paris et Bordeaux. Ce classement distingue les villes selon la présence d’aménagements adaptés, la part d’usage de vélo et le soutien apporté par la collectivité à la pratique.