Face à Newcastle, les Marseillais ont remporté une victoire qui les relance en Ligue des champions. Le tout, dans une ambiance survoltée. Paris Match y était.

Bercés par le soleil, ils se font face. Se regardent, mais ne parlent pas. « On est trop fatigués et on se repose pour ce soir », souffle Fabien, 46 ans. Pour les 18 ans de son fils, ce père de famille originaire de Brest a mis le paquet : offrir un match de Ligue des champions au Vélodrome pour assister au match de l’Olympique de Marseille qui affronte le soir même Newcastle. « C’était son plus grand rêve de gosse, donc pour sa majorité, il fallait marquer le coup », ajoute l’homme, verre de boisson anisée à la main. Marquer le coup passe aussi par un trajet en voiture de… 12 heures. Un « baptême du feu » pour Léo. « C’était super long, mais ça en vaut la peine », admet-il.

Comme près de 63 000 personnes, et un million de téléspectateurs sur Canal+, les deux hommes ont vibré ce mardi 25 novembre pour la victoire pleine de panache de l’OM (2-1) face au club anglais.

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Des supporters venus de la France entière

Pour des milliers de supporters, le match avait débuté très tôt. « On est arrivés à 10 heures et on repart après le match », lancent trois copains venus de Lyon. Après avoir avalé les 320 km qui séparent les deux villes, le rituel d’avant-match est bien rodé : « On va manger et après on boira des coups jusqu’au moment de rentrer dans le stade », ajoutent-ils, tout sourire, maillot de l’OM enfilé au-dessus de leurs manteaux.

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À Marseille, les soirs de match se suivent et se ressemblent. Aux abords du Vélodrome, encore nombreux sont les supporters à avoir parcouru des centaines de kilomètres. « Nous, on vient de banlieue parisienne. On est venus en voiture, mais on a l’habitude », martèlent de vieux amis. Les deux hommes, écharpes de l’OM vissées autour du cou, viennent d’ailleurs de demander une photo à Christophe Jallet, ancien joueur du PSG, club ennemi, devenu consultant Canal+ et entraîneur. « Tu es Parisien, on est pour l’OM, mais on t’aime bien », lui lancent les deux hommes. « C’est ça Marseille. C’est pour ça que c’est différent », glisse discrètement l’ancien joueur à son compère du soir, François Marchal.

Le coup d’envoi du match est prévu à 21 heures, mais devant le stade, l’ambiance monte dès 17 heures. Plus les minutes passent et plus le parvis se remplit de supporters. Des chants sont repris en chœur, certains craquent des fumigènes quand d’autres font péter des bombes agricoles. Dans la fumée rouge, qui semble ne jamais s’épaissir, une femme s’avance. « Alors il paraît que c’est ton cadeau d’anniversaire ? Joyeux 60 ans », lâche-t-elle à son mari, quelques minutes avant qu’ils ne pénètrent dans le stade.

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Une première mi-temps compliquée

Depuis le début de la saison, les observateurs et les supporters le savent : les premières mi-temps des hommes de Roberto De Zerbi sont loin d’être parfaites. Et pour cette soirée européenne, pas question de déroger à la règle. Avec un onze de départ presque type – exit la titularisation surprise de Darryl Bakola, 17 ans – les Olympiens, poussés malgré tout par un 12e homme des grands soirs, ne brillent pas.

Meneurs dans le jeu, ils ont vite été surpris par Newcastle et Harvey Barnes, buteur dès la 5e minute. Mais pas de quoi calmer les ardeurs des supporters, qui n’ont cessé de donner de la voix. Malgré une possession quasi permanente et des assauts répétés sur les buts du gardien anglais, les Phocéens n’ont jamais réussi à trouver les solutions pour revenir au score. Au moment de rentrer aux vestiaires, l’OM, pour qui la victoire n’est pas une option, est très mal embarqué.

« Je n’ai jamais rien vu de tel en Europe »

22h05. Après une pause de 15 minutes, les 22 acteurs sont de retour sur le terrain. Dans les travées du stade, les supporters n’ont même pas le temps de se rasseoir que le stade s’enflamme : peu de temps après le coup d’envoi, Pierre-Emerick Aubameyang, 36 ans, égalise sur une passe de Daryl Bakola. Et à peine les cœurs reposés, le Gabonais double la mise trois minutes plus tard et fait – une nouvelle fois – trembler l’enceinte du stade.

Pendant les 40 minutes restantes, les joueurs de Robert De Zerbi, poussés jusqu’au bout par leurs supporters, tiennent le score. Grâce à cette victoire, l’OM affiche désormais 6 points au classement et tient son avenir en main.

À la sortie du stade, de nombreux journalistes anglais débriefent avec leurs confrères français. Interrogé, l’un d’eux confie subtilement avant de monter dans son taxi : « Je n’ai jamais rien vu de tel en Europe. Ça n’a rien à voir avec les stades anglais. » Et à en croire les commentaires des supporters de Newcastle sur les réseaux sociaux, le constat est partagé. Pour ses trois derniers matchs de cette première phase de Ligue des champions, les Marseillais doivent encore affronter l’Union Saint-Gilloise et Bruges en Belgique. Prochain match au stade Vélodrome… Liverpool, le 21 janvier prochain. Une nouvelle équipe anglaise qui portera – ou pas – chance aux Olympiens.