Ils n’arrivaient pas tous en terre inconnue : Luc Dorin est le parrain de la coopérative New Generation de Zoétélé, dans le sud du pays, elle-même liée depuis 2018 par un partenariat avec la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France. « Depuis, la majeure partie de mon travail est faite avec du cacao du Cameroun. »

Les chocolatiers bordelais ont pu se rendre compte de la dureté du travail des cacaoculteurs.

Les chocolatiers bordelais ont pu se rendre compte de la dureté du travail des cacaoculteurs.

Destination Cameroun

Des cabosses sont extraites les fèves de cacao.

Des cabosses sont extraites les fèves de cacao.

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Un autre regard

Sur la semaine passée sur place, la délégation bordelaise, qui a apporté des fournitures scolaires et un ordinateur à un lycée de 5 000 élèves, a pu passer trois jours en totale immersion avec les travailleurs locaux. « Ce qui m’a le plus marqué, c’est la dureté du travail, confie Luc Dorin. C’est très très physique. Pour accéder au champ, il faut parfois marcher une heure. On a vécu la vie du cacaoculteur, à récolter les cabosses, qu’on ramenait les sacs posés sur nos têtes. Tout le monde a travaillé. »

« Quand on voit une tablette de chocolat ici, il faut imaginer ce travail énorme dans le champ là-bas, puis le traitement post-récolte… »

Cette expérience a profondément modifié la perception de l’artisan et de l’importateur. « Du coup, on se rend mieux compte du travail qui est derrière cette fève de cacao. On en prend soin, c’est un produit très précieux. Quand on voit une tablette de chocolat ici, il faut imaginer ce travail énorme dans le champ là-bas, puis le traitement post-récolte… » confie Olivier Chauveaux qui a prévu d’augmenter sa commande de cacao du Cameroun de 2 à 8 tonnes.

La délégation bordelaise a notamment offert un ordinateur à un lycée.

La délégation bordelaise a notamment offert un ordinateur à un lycée.

Destination Cameroun

Car si le Cameroun est devenu un pays réputé pour son cacao, c’est le fruit d’une véritable révolution de sa filière. « Le gouvernement s’est attelé à former des cacaoculteurs dans les étapes cruciales de la fermentation et du séchage, explique Olivier Chauveaux. Aujourd’hui, ils savent traiter la fève et faire du très bon cacao. »

Équitable et durable

L’environnement est l’autre impératif de cette démarche portée par les Chocolatiers engagés dont Luc Dorin et Olivier Chauveaux font partie. Le cacao du Cameroun, souvent cultivé sans intrants chimiques, est naturellement bio. La pratique de l’agroforesterie – planter des cacaoyers avec des arbres d’ombrage et des bananiers – préserve les sols, une approche qui fait écho aux futures réglementations européennes exigeant que le cacao ne provienne pas de zones déforestées.

Les travailleurs du cacao au Cameroun avec les sacs de fèves qui seront ensuite exportés vers la France.

Les travailleurs du cacao au Cameroun avec les sacs de fèves qui seront ensuite exportés vers la France.

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