l’essentiel
Installé à Avezan, l’ébéniste Vincent Cassat dévoile ses sculptures dans une exposition installée à la Manufacture Générale Horlogère de Lectoure.
Tables, buffets et lampes en chêne, noyer ou ébène sont nés de ses mains qui marient avec élégance les techniques ancestrales des XVIIe et XVIIIe siècles (tiroirs à queues-d’aronde, cachettes secrètes, ressorts invisibles) à un design contemporain épuré. Formé à l’école de design de Nantes, Vincent Cassat excelle dans l’art exigeant de l’ébénisterie traditionnelle. Son talent lui a valu une reconnaissance nationale inattendue.
En 2019, au salon Révélations du Grand Palais, le directeur du Mobilier national repère son travail. Suivent alors des commandes prestigieuses : trois canapés pour les salons privés de l’Elysée, des chaises installées dans le bureau du Premier ministre, témoins silencieux de tous les gouvernements sous la présidence d’Emmanuel Macron.
Installé à Avezan depuis un an, l’artisan a créé sa propre entreprise, perpétuant le travail des essences locales (noyers, frênes, chênes) selon les méthodes de plaquage traditionnelles. Une exposition actuellement à la Manufacture Générale Horlogère dévoile une facette plus intime de son art en présentant ses sculptures.
Une quête poétique
L’histoire de cette métamorphose commence simplement, lors de l’élagage d’un chêne. « J’ai mis de côté les départs de fourche parce que je voyais déjà des formes, des yeux, confie-t-il. Je me suis laissé porter par le morceau de bois, mis à son écoute ».
Ces œuvres incarnent une quête poétique : révéler le regard que la nature porte sur l’humanité. « La nature était là avant et elle nous regarde depuis toujours, explique l’ébéniste et sculpteur. Il y a un peu cette idée-là, essayer de faire ressortir l’esprit de l’arbre et de la nature, le regard qu’elle porte sur nous ».
Derrière la technicité du métier perce ainsi cette « envie d’autre chose » : celle de révéler l’âme cachée de la matière. Cette exposition permettra de découvrir comment un artisan dialogue avec le bois pour en extraire l’essence invisible.
A voir jusqu’au vendredi 9 janvier, du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 12 h 30 et de 14 heures à 17 heures.