Les automobilistes français sont désormais ciblés par des messages frauduleux d’une précision troublante. Cette sophistication n’est pas le fruit du hasard, mais la conséquence directe de fuites de données d’ampleur.
C’était connu, les automobilistes sont bombardés de SMS et emails frauduleux réclamant le paiement de supposés péages impayés. Une requête encore plus crédible depuis l’installation de péages à flux libre sur les autoroutes A4, A13, A14, A79.
Le mode opératoire est rodé : un message estampillé « Vinci Autoroutes », « Ulys » ou « Sanef » vous informe qu’un solde de quelques euros reste impayé, généralement autour de 6,80 €, un montant volontairement modique pour inciter au paiement rapide sans réflexion. Le lien fourni redirige vers un site frauduleux imitant l’interface des sociétés d’autoroutes, et recueille vos coordonnées bancaires.
Des messages ultra-personnalisés
Mais désormais, c’est encore plus déconcertant, certain de ces SMS sont personnalisés avec une précision troublante : le destinataire y trouve son prénom, son nom, l’immatriculation et le modèle de son véhicule. Le 19 novembre, un auditeur de la radio ICI s’en est fait écho, alertant pour la première fois sur le phénomène.
Ce niveau de personnalisation a été rendu possible par la fuite massive de données chez Autosur, l’un des principaux réseaux de contrôle technique en France. En mars 2025, une cyberattaque a exposé les informations personnelles de plusieurs millions d’automobilistes clients : nom, prénom, adresse, email, mais aussi… numéro de plaque d’immatriculation et caractéristiques détaillées du véhicule.
Il est facile d’être dupé
Ces données, désormais en circulation dans des réseaux criminels, servent de matière première aux escrocs qui peuvent ainsi cibler directement les automobilistes, en compilant pour chaque victime un SMS frauduleux spécifiquement adapté à son identité et à sa voiture.
Résultat : ces messages gagnent énormément en crédibilité, car ils donnent l’impression d’émaner d’une source officielle parfaitement informée des parcours et véhicules de chacun. La fuite Autosur concerne 4 millions de clients, et ces derniers ont été alertés en mars dernier par l’entreprise – notamment du risque de sollicitation frauduleuse par mail, SMS et téléphone. Pour autant, dans le flot des choses quotidiennes : il est facile de tomber dans le panneau.