En Île-de-France, l’épidémie reste stable mais la région demeure la plus touchée du pays. À quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre le sida, un nouveau rapport de Santé publique France souligne un dépistage encore trop tardif et de fortes disparités entre départements.

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À l’approche du 1er décembre (date de la Journée mondiale consacrée à la sensibilisation, à la prévention et à la lutte contre le virus) Santé publique France met en lumière une part encore méconnue de l’épidémie : celle qui échappe au dépistage.

Selon les dernières estimations, 3 940 Franciliens vivraient avec le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) sans connaître leur statut sérologique.

Pour Christophe Martet, président de Vers Paris et Seine-Saint-Denis Sans Sida, cette situation révèle « un manque d’information autour de la prévention, du dépistage et de l’importance de se tester régulièrement. À partir du moment où l’on a une activité sexuelle, il faut se dépister ».

En 2024, 2 010 personnes ont découvert leur séropositivité dans la région. Un niveau stable, mais qui représente encore près de 40 % des nouveaux diagnostics en France. « L’Île-de-France reste la région la plus impactée, ce n’est pas un hasard », souligne-t-il. « L’épidémie est installée depuis longtemps et certaines populations restent très touchées ».

Près de 7 nouveaux diagnostics sur 10 concernent des hommes, principalement âgés de 25 à 49 ans. Comme au niveau national, la grande majorité des transmissions se font lors de rapports sexuels non protégés. La question du dépistage reste centrale.

Christophe Martet rappelle que beaucoup ignorent la simplicité du test : « Beaucoup de gens s’imaginent que le dépistage est compliqué, alors que c’est sans rendez-vous, sans ordonnance, gratuit et très rapide. Connaître son statut, c’est commencer un traitement tout de suite et ne plus transmettre le virus ».

Le rapport pointe un dépistage encore trop tardif, avec de larges écarts entre les territoires. Paris reste le département où l’on se dépiste le plus. La Seine-Saint-Denis, la Seine-et-Marne ou encore les Yvelines présentent des niveaux plus faibles. Ces disparités compliquent la détection précoce, essentielle pour limiter les risques de transmission. Les associations multiplient les actions sur le terrain.

Christophe Martet explique que « ce qui fonctionne le mieux, ce sont les actions d’aller-vers : être là où les gens se trouvent, dans la rue, les gares ou les lieux de vie, avec des tests rapides. Ce mode de dépistage, les TROD (tests rapides d’orientation diagnostique), donne les meilleurs résultats ».

Il rappelle que certains départements disposent d’un tissu associatif plus limité, notamment en grande couronne. Selon lui, « les associations ne peuvent pas se substituer à l’Etat. On en revient toujours à la question des moyens. Il faut augmenter le dépistage de proximité et mieux faire connaître les dispositifs via des campagnes de communication ».

Le dépistage est possible en laboratoire d’analyses médicales ou dans les centres gratuits de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Les autotests sont disponibles en pharmacie, et en cas de question ou de doute, les personnes peuvent également se tourner vers Sida Info Service.