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Le préjudice est estimé à près de cinq millions d’euros. Le butin était écoulé auprès de commerçants et de restaurateurs de la communauté asiatique en région parisienne. Des bouteilles auraient également été expédiées vers la Chine.

À l’ouverture des débats, ce mercredi, les avocats de la défense sont (re) partis à l’offensive comme ils l’avaient fait lors des deux dernières audiences qui s’étaient conclues par un renvoi. Notamment parce qu’ils estiment que la saisine de la cour n’est pas conforme à la loi, car les prévenus qui encourent, pour certains, de lourdes peines, n’ont jamais été jugés en première instance, tandis que trois d’entre eux sont poursuivis pour des faits pour lesquels ils n’ont pas été mis en examen !

« Cela touche au procès équitable et au droit de la défense, s’exclame Me Gaëssy Gros. « Il y a une violation manifeste du contradictoire. Ce dossier est une usine à gaz ! »

« Un rafistolage judiciaire »

Déjà, en mars dernier, ces mêmes difficultés avaient été soulevées. « C’est très grave, il s’agit d’un scandale judiciaire », dénonce Me Alexandre Novion, dont le client est soupçonné d’avoir participé à l’ensemble des faits et qui est jugé « sans la possibilité de faire appel ». Me Charles Dufranc évoque quant à lui « un rafistolage judiciaire »

C’est en décembre 2020 que les gendarmes de la Section de recherche (SR) de Bordeaux et les enquêteurs de la police judiciaire ont mis fin au périple du « gang des grands crus » dans lequel figurent cinq Chinois, dont un homme d’affaires.

18 vols et tentatives leur sont reprochés. Leur mode opératoire était bien rodé. Après avoir effectué des repérages de jour, interrogeant même le responsable sur son stock, comme à la Vignery à Biganos, ils passaient ensuite à l’action en pleine nuit.

Alarmes neutralisées

Ils se sont notamment attaqués aux entrepôts du négociant Sovex Grands Châteaux à Carbon-Blanc, fracturé à deux reprises. Équipés de disqueuses, ils découpaient le bardage des bâtiments. Comme dans « Mission impossible », les voleurs ont réussi à déjouer les systèmes d’alarme et de vidéoprotection les plus perfectionnés.

À la maison Ginestet, à Carignan, ils ont dérobé 80 caisses et 122 bouteilles mais c’est à Bordeaux, au domicile d’un courtier, qu’ils ont perpétré le casse le plus important en dérobant 120 caisses pour un préjudice estimé à 500 000 euros. À chaque fois, les voleurs emportaient des bouteilles aux étiquettes prestigieuses comme Mouton-Rothschild, Petrus, Lafite-Rothschild, Château Margaux, Cheval Blanc, Yquem et même une palette entière d’Opus One, un grand vin de Californie.

La cour a entendu ce mercredi l’un des principaux prévenus, également poursuivi pour violences aggravées et pour le vol avec violence d’environ 100 000 euros au préjudice de coprévenus chinois.