Une opération très confidentielle, mais qui a fini par faire grand bruit. Depuis un mois, une opération baptisée « Santé justice », pilotée par l’Agence régionale de santé (ARS), le parquet et la préfecture de police vise à regrouper, répertorier et réorienter les consommateurs de drogues qui vivent dehors vers des structures de soins. Pour ce dispositif censé se préparer et se dérouler dans la plus grande discrétion, les associations engagées pour la prévention liée aux usages de drogues sont montées au créneau pour dénoncer un « ratissage du centre-ville ».

Selon les collectifs marseillais, l’opération qui aurait dû se tenir ce mercredi n’aura jamais lieu. Cette suspension, au moins temporaire, satisfait autant qu’inquiète les militants associatifs : « Un nouveau palier dans la répression et la brutalisation des usagers de drogues a bien failli être franchi », écrivent-ils dans un communiqué commun. Aides, le Bus 31-32, le collectif Belsunce ou encore Asud dénoncent une approche basée sur « la coercition », incompatible avec un processus « d’acceptation des soins ». L’ARS et le parquet n’ont pas pu être joints.