Le ministre de l’Education nationale, Edouard Geffray, a qualifié ce mercredi 26 novembre de «profondément scandaleux» le message publié le 20 septembre sur Facebook par un enseignant-chercheur de l’université Lyon-II qui qualifiait de «génocidaires à boycotter» vingt personnalités, dont une majorité de confession juive.

«C’est une honte, ce qui s’est passé» et «c’est profondément scandaleux», a affirmé le ministre devant les sénateurs, lors d’une séance de questions au gouvernement. «Je condamne» et «j’apporte mon soutien aux personnes qui ont été visées», a-t-il ajouté.

Estimant qu’«il faut qu’il y ait une réponse qui est de l’ordre judiciaire», Edouard Geffray s’est également félicité que la présidente de l’université de Lyon ait «aussitôt fait un signalement sur le fondement de l’article 40 au procureur de la République». Le procureur de Lyon a de son côté confirmé avoir été saisi de ce dossier et l’examiner.

«En République, on ne fait pas des listes de gens qu’on voue aux gémonies, […] qu’on livre à la vindicte», a ajouté le ministre de l’Education nationale, qui s’exprimait devant la Chambre haute en l’absence du ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste. Dans un message sur X, ce dernier avait précédemment apporté tout son «soutien aux personnes citées et à tous ceux que cette liste a choqués». Concernant la loi de lutte contre l’antisémitisme à l’université adoptée en juillet, il a assuré que les décrets d’application seraient pris «dans les prochaines semaines».

La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) avait mis au jour vendredi un message d’un professeur d’histoire médiévale de Lyon-II posté sur Facebook. Sous la mention «20 génocidaires à boycotter en toutes circonstances», figuraient les noms de plusieurs personnalités, dont ceux du présentateur Arthur ou des acteurs Charlotte Gainsbourg et Philippe Torreton, assortis de leurs photos.

L’enseignant, vivement critiqué après la révélation de ce message, a affirmé lundi n’avoir «évidemment jamais “dressé de liste de juifs”» et assuré que sa publication «commentait» une tribune du Figaro, où 20 personnalités interpellaient Emmanuel Macron qui s’apprêtait alors à reconnaître au nom de la France l’Etat palestinien.

L’enseignant a accusé la Licra d’avoir repris «une petite partie» de son texte pour lancer «une campagne de harcèlement» en représailles à un article qu’il a récemment publié. Mardi, Jean-Luc Mélenchon a exprimé sur X sa «solidarité» avec l’enseignant, affirmant qu’il «subit un ciblage de la Licra sous des prétextes fallacieux destinés à montrer la toute-puissance des accusateurs». «Honte aux nouveaux censeurs à l’université. Solidarité avec cet enseignant éclairant», a écrit le leader LFI, qui assure que la polémique a pour but de «faire taire» l’universitaire.