Donald Trump a joué un rôle dans le retour de la saga Rush Hour. Ceci n’est pas un compte-rendu d’un épisode de South Park.
Jackie Chan et Chris Tucker qui font équipe pour poutrer du méchant, c’est le pitch simple, mais aguicheur des Rush Hour, sortis à la fin des années 1990 et dans les années 2000. Le premier volet avait eu un énorme succès malgré son budget relativement modeste de 33 millions de dollars. Les deux suites ont gonflé avec des budgets de blockbuster et des castings bizarroïdes (Zhang Ziyi, Maggie Q, Max Von Sydow, Yvan Attal, Roman Polanski). Si la première a fait un véritable carton, la seconde a globalement déçu.
Il a toutefois longtemps été question d’un quatrième opus. Cela fait même une demi-décennie que les deux comédiens assurent qu’il est en route. Jusqu’ici, tout le monde pensait que ça serait sans le réalisateur Brett Ratner, accusé d’agression sexuelle et de harcèlement par de nombreuses personnes en 2017 et lâché par Warner dans la foulée. En 2018, un article du Hollywood Reporter nous apprenait qu’il tentait d’en faire un véhicule pour son retour à Hollywood, mais que les exécutifs du studio ne comptaient pas lui en donner l’opportunité.
Mais nous sommes en 2025 et le vent a tourné, principalement en direction de la maison blanche et de son excentrique occupant.

Place au Brett summerLa montagne Rush Hour 4
Variety, Deadline et d’autres médias l’ont confirmé le 25 novembre 2025 : Rush Hour 4 est bel et bien en développement, toujours avec Jackie Chan et Chris Tucker. Et Brett Ratner est bel et bien retour derrière la caméra. Visiblement, plusieurs studios ont refusé de distribuer la chose aux vues de la réputation du réalisateur, dont New Line, propriété de Warner et architecte de la trilogie. Mais finalement, c’est Paramount qui a accepté cette tâche. Le studio recevra une enveloppe pour sortir le film en salles, tandis que Warner recevra un pourcentage du box-office dès son premier dollar.

Y’a-t-il un pilote à Paramount ?
Selon Semafor, corroboré par Variety, le retournement de situation est directement dû à Donald Trump, grand amateur de la saga et ennemi déclaré d’une industrie hollywoodienne qui lui a longtemps été hostile. C’est de moins en moins le cas, puisque le Président des États-Unis tente désormais d’influencer les grandes compagnies médiatiques avec les moyens à sa disposition. La fusion entre Paramount et Skydance s’est concrétisée sous haute tension politique, l’organisme censé approuver l’accord, la FCC, étant dirigée par l’un de ses proches.
En fait, c’est Larry Ellison, cofondateur d’Oracle et parmi les hommes les plus riches du monde, qui aurait arrangé la fusion, confiant à son fils David Ellison le poste de PDG. Merci papa ! Or, Larry est également l’un des soutiens de Trump et c’est donc directement auprès de sa petite famille qu’il aurait exigé le retour de sa franchise favorite. Il faut dire que ça tombe bien : Paramount a justement fait une proposition pour racheter Warner, qui détient les droits de Rush Hour. Autant dire que son intérêt n’est pas qu’artistique…
Pour Brett Ratner, c’est une occasion en or de faire un grand retour dans une industrie qui l’a blacklistée, mais qui, sous la pression de la FCC et de Donald Trump, n’hésite pas à ravaler ses principes. Car lui aussi est dans les petits papiers de la famille royale : exilé des plateaux américains, il a tourné un documentaire sur la première dame intitulé Melania et acheté 40 millions de dollars par Amazon. Le producteur de la franchise Arthur Sarkissian, de son côté, est à la tête de la boite qui a produit The Man You Don’t Know, un autre documentaire consacré cette fois directement à Trump et à ses innombrables qualités/talents/dons divins.
À voir si le Président utilisera à nouveau à l’avenir Paramount et les studios qu’il courtise pour commander des films. On attend impatiemment le spin-off sur son personnage de Maman j’ai raté l’avion.
