Dix-huit. C’est le nombre d’étuis de calibre 7,62, pulvérisés à travers les rideaux métalliques d’une pharmacie et d’une supérette, fichés dans les façades ou dégringolés sur le parking de ce petit centre commercial, qui avaient été retrouvés par la police technique et scientifique, au soir du 20 avril 2021.

Des impacts consécutifs à une rafale désordonnée de kalachnikov. Pas de mort ce soir-là dans le 13e arrondissement de Marseille, mais un vent de panique qui avait fait se calfeutrer précipitamment les habitants de la cité des Bleuets. Et des traces de sang, les unes filant à gauche de l’alimentation, les autres dégoulinant à droite de l’officine, qui avaient conduit les policiers jusqu’à deux blessés par balle.

« Les risques du métier »

Le premier, un natif du quartier, était venu rendre visite à sa mère et devisait avec le gérant de la supérette lors de la fusillade. Touché par deux balles, il s’en était tiré avec 30 jours d’ITT. L’autre, qui s’était réfugié dans un appartement de la cité, avait été retrouvé avec une vilaine blessure à la jambe droite. Une victime lui aussi ? Pas aux yeux du tribunal judiciaire de Marseille en tout cas, pas plus qu’aux siens, puisque à la question du président Nguyen, Akim A. n’a pas souhaité se porter partie civile. Les risques du métier en quelque sorte, semble-t-on devoir comprendre, au vu du passif du jeune homme en survêtement noir Lacoste, habitué à fréquenter le box des prévenus.