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Publié le 26/11/2025 22:05
Mis à jour le 26/11/2025 23:39
Temps de lecture : 2min – vidéo : 2min

« Les bouteilles étaient revendues avant même d’être volées » : 12 personnes jugées dans le procès du « gang des grands crus » à Bordeaux
(France 2)
2min
Château Margaux, Château Yquem, Romanée-Conti, Pétrus : ils ont volé les meilleures bouteilles. Mercredi 26 novembre à Bordeaux (Gironde), s’est ouvert le procès du « gang des grands crus ». Douze hommes accusés d’avoir volé, en 2019 et 2020, des centaines de bouteilles parmi les plus prestigieuses, pour les écouler ensuite sur le marché noir, de Paris à la Chine. Le tout, pour un butin estimé à 3 millions d’euros.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Georges Azogui, négociant en vin, n’a rien oublié de son cambriolage. Cette nuit de février 2020, les bureaux de ce négociant en vin de la région bordelaise sont fracturés : « Ils ont grimpé ici, mais il n’y avait pas cet arbre à l’époque. Et ensuite, ils ont mis une échelle. Et de l’échelle, ils ont cassé cette vitre et sont rentrés par là. On parle de trois personnes », raconte l’œnologue.
Les voleurs sont parfaitement renseignés et savent ce qu’ils cherchent. À l’intérieur, ils dérobent plusieurs bouteilles parmi les plus prestigieuses de la collection : « C’est un Lafite-Rothschild et ça vaut 2 500 à 3 000 euros la bouteille. C’étaient des caisses de six comme ça », nous montre Georges Azogui, qui précise que le préjudice s’élève à « 76 000 euros hors taxes. »
Et il n’est pas la seule victime. Entre 2019 et 2020, les domaines des plus grands châteaux sont dévalisés dans la région, avec des butins aux noms prestigieux : Cheval Blanc, Pétrus, Château Margaux ou Lafite Rothschild. Des centaines de bouteilles subtilisées pour un butin estimé à 3 millions d’euros. Derrière ces vols, se cachent ceux que l’on surnommera le « gang des grands crus », des connaisseurs extrêmement bien organisés. « Il fallait avoir des gens qui aient le carnet d’adresses, le réseau, les connaissances suffisantes. La plupart du temps, les bouteilles étaient déjà revendues avant même d’être volées », souligne Me Alexandre Navion, avocat d’un prévenu.
Un réseau structuré et méthodique, démantelé lors d’opérations de police dignes de la lutte contre le grand banditisme. Des coups de filet dans plusieurs régions, et 900 bouteilles de prestige saisies, des dizaines de personnes interpellées, dont un commanditaire présumé : un restaurateur chinois établi en Gironde.
« On a effectivement des équipes de voleurs, je dirais, locales, un personnage central de la communauté chinoise qui faisait le lien entre ces équipes, et puis les receleurs de la communauté chinoise à Paris, qui d’ailleurs descendaient à Bordeaux avec de l’argent pour acheter les bouteilles qui étaient dérobées », explique Me Aurore Le Guyon, avocate d’une victime.
Le gang des grands crus est jugé depuis mercredi 26 novembre matin à Bordeaux. Au total, 12 personnes comparaissent. Le procès du plus spectaculaire pillage de vin doit durer jusqu’à vendredi.