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Rédaction Paris

Publié le

27 avr. 2025 à 6h34

Rayés de la carte. Mercredi 23 avril 2025, l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a publié une étude selon laquelle le nombre de commerces de gros situés en pied d’immeuble dans la capitale a chuté de 77 % entre 2003 et 2023. En cause : la délocalisation de la production, des nuisances pour le voisinage et de la hausse des prix de l’immobilier.

Des locaux plus vastes et moins chers

Ces commerces destinés aux professionnels ont longtemps été regroupés géographiquement par secteur d’activité dans le Sentier (2e) et à Sedaine-Popincourt (11e) pour l’habillement et le textile, ou à Beaubourg-Temple (3e) pour la bijouterie, la maroquinerie et les chaussures.

Alors qu’ils occupaient « plus de 3 400 locaux en rez-de-chaussée des rues parisiennes au début des années 2000, ils n’en occupent plus que 782 en 2023 », relève l’étude de l’Apur, réalisée à partir des données de l’enquête sur le commerce de 2023.

Ce départ s’explique notamment par un « déclin de la fabrication et des ateliers de confection, souvent situés en étage, qui fonctionnaient en synergie avec les commerces implantés au rez-de-chaussée ».
« Avec la libéralisation des importations et la suppression des quotas textiles à partir des années 2000, les grandes chaînes de prêt-à-porter ont délaissé les ateliers du Sentier pour ceux situés en Asie, où les prix étaient beaucoup plus bas. Les ateliers de confection ont disparu petit à petit », note l’Apur, qui estime aujourd’hui leur nombre à « moins de 200 » dans le 2e arrondissement de la capitale.

À la recherche de locaux « plus vastes et moins chers », ces commerces sont d’abord partis en première couronne à partir du début des années 2000, notamment à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), puis à Tremblay-en-France avec de nouveaux équipements dédiés et la proximité de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.

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Les commerces de gros ont également été poussés hors de la capitale en raison de difficultés d’accès, de circulation et de stationnement ou encore des plaintes de riverains liées au bruit, et à des ramassages d’emballages cartonnés de plus en plus nombreux.

Les nouveaux commerces ont majoritairement été remplacés par des commerces de détail, répartis entre commerces de destination (62 %), commerces et services de proximité (17 %) et des bars-cafés-restaurants (21 %).

En vingt ans, plusieurs politiques ont été mises en place par la Ville de Paris, notamment au travers du plan local d’urbanisme (PLU), afin de lutter contre la mono-activité, contre la vacance des locaux, et aider à la réimplantation de commerces de proximité destinés à la population locale, souligne l’Apur.

avec AFP

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