L’élu assure vouloir « protéger nos agents autant que nos concitoyens. La police municipale intervient en premier dans 90 % des cas. Nos policiers se retrouvent régulièrement en situation de danger, notamment la nuit ». En cas de victoire aux élections municipales, Michel Poignonec promet d’enclencher rapidement le processus. « Il faut l’autorisation du préfet, former les agents, acquérir l’équipement et mettre en place une formation continue. » Depuis 2023, la police municipale a étendu son service jusqu’à 3 heures du matin. La Ville l’a aussi dotée d’un réseau de vidéosurveillance. Le maire-candidat voit l’armement comme la suite logique.

102 000 euros d’équipement

Il chiffre l’opération à 102 000 euros la première année, équipements et formations compris. Il en coûtera ensuite 350 euros par an et par agent à la commune. Un effort nécessaire, pour Michel Poignonec. Il entend porter l’effectif de 21 à 35 agents, afin d’assurer une présence permanente sur la voie publique. « L’armement est la première question que nous posent les candidats au poste de policier. Avant même la rémunération. Et c’est une demande forte de nos agents déjà sur le terrain. »

Longtemps opposé à l’armement létal, Michel Poignonec assure avoir « cheminé ». « Jusqu’au milieu des années 2010, notre police municipale avait encore un profil hybride, hérité de la tradition du garde champêtre. Aujourd’hui, nos agents sont des anciens de la police nationale, de la gendarmerie ou de l’administration pénitentiaire. Beaucoup sont réservistes sur leur temps libre et portent une arme dans le cadre de ces fonctions. »

Médiation ou prévention ?

« Une course aux voix de l’extrême droite », balaie Guillaume Latrille. Le candidat de La France insoumise fait le lien entre cette annonce et les intentions électorales du Rassemblement national à Villenave. En 2021, au conseil municipal, il s’opposait déjà à l’arrivée des pistolets à impulsion électrique. « J’ai été le seul à dire non à cette course à l’armement. On m’avait rétorqué que Villenave n’était pas Chicago. Qu’on en resterait là. Force est de constater que j’avais raison. »

« L’armement est la première question que nous posent les candidats au poste de policier »

Guillaume Latrille oppose aux pistolets la nécessité « d’enrayer la spirale de l’échec dans laquelle tombent certains jeunes ». « Derrière, il y a la médiation de proximité, la prévention de la délinquance dès ses prémices. Un travail en profondeur qui lie tissu familial, scolaire et associatif. C’est, par exemple, celui des éducateurs de rue. Actuellement, le Département et la Ville ne leur donnent pas les moyens d’intervenir dans tous les quartiers. »

« Détricotages incessants »

L’autre liste de gauche appelle, elle aussi, à ne pas oublier la prévention. « La commune est l’acteur le plus proche du terrain, rappelle Stéphanie Anfray. Elle a un rôle à assumer pour enrayer les violences de toutes sortes, y compris au sein du foyer. » La socialiste déplore que le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance n’ait été réuni qu’à deux reprises depuis 2020.

Sa liste d’union de plusieurs partis de gauche ne se prononce pas, en revanche, sur l’armement létal. « Nous sommes dans une démarche de coconstruction du programme avec les citoyens et des experts. Tous les sujets, y compris celui-ci, seront tranchés au cours d’ateliers thématiques ». À rebours « des détricotages incessants de l’actuelle majorité » en matière de sécurité. « On rallume l’éclairage après l’avoir éteint. On relance des patrouilles de nuit quand celles-ci existaient déjà par le passé », avance-t-elle.