Les syndicats de médecins libéraux haussent le ton face au projet de budget de la Sécurité sociale 2026, qu’ils estiment menaçant pour l’avenir de la médecine de ville. Les sept organisations représentatives appellent les praticiens à « se préparer à un mouvement de grève sans précédent à partir du 5 janvier » et à reporter dès maintenant les rendez-vous prévus à cette date. L’initiative s’inscrit dans la continuité d’autres actions déjà engagées, notamment une grève dans le Sud-Est le 3 décembre.
Au centre de la contestation, l’UFML appelle à une grève de dix jours en janvier si les mesures jugées « destructrices » sont maintenues. Le syndicat invite les médecins à fermer leurs plages de consultation du 5 au 15 janvier, précisant qu’elles pourront être rouvertes en cas de retrait des articles litigieux. « Je n’ai jamais vu d’attaque aussi importante contre la profession, et de colère aussi importante », a déclaré son président, le Dr Jérôme Marty.
Les chirurgiens pourraient également suivre
Le mouvement devrait également être suivi par les chirurgiens du Bloc, premier syndicat de spécialistes, qui annonce une grève du 5 au 19 janvier. Plusieurs milliers de praticiens sont concernés et certains envisagent de s’exiler temporairement à Bruxelles pour éviter toute réquisition. Les organisations visent notamment la volonté d’instaurer une surcotisation sur les honoraires des médecins des secteurs 2 et 3, ainsi que la possibilité pour l’Assurance maladie d’ajuster unilatéralement certains tarifs jugés trop rentables, notamment en radiothérapie, imagerie, dialyse ou néphrologie.
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Les syndicats dénoncent enfin la faible progression prévue de l’enveloppe dédiée à la médecine de ville, limitée à 0,9 % dans la copie initiale du gouvernement, contre 2,4 % pour les hôpitaux. Ils contestent aussi un amendement supprimant certains abattements fiscaux pour les médecins conventionnés. « Nous allons en appeler au Premier ministre, et je pense au président de la République. Il va falloir que quelqu’un joue les arbitres », affirme encore le Dr Jérôme Marty.