DÉCRYPTAGE – Avant Londres, le Kunsthistorisches Museum réunit l’œuvre de cette artiste oubliée, seule pourtant à s’être imposée au XVIIe siècle comme peintre de scènes bibliques ou mythologiques. Un « cas » singulier dans l’histoire de l’art.
Une surprise de taille attend le public au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Elle s’appelle Michaelina Wautier. Cette artiste née vers 1616 et morte en 1689 est l’une des redécouvertes les plus passionnantes de l’histoire de l’art récente. Jusqu’alors personne ne croyait à l’existence d’une femme qui se soit hissée au rang de peintre de grand genre dans l’Europe du XVIIe siècle. Qui plus est capable de produire et de vendre des scènes mythologiques, religieuses ou historiques.
Ce sommet de la hiérarchie officiellement posée en France par André Félibien, historiographe de Louis XIV, pour la jeune Académie royale de peinture et de sculpture en 1667, était l’apanage des hommes sous l’Ancien Régime. Et il l’est demeuré longtemps après. Seuls eux, pensait-il, pouvaient maîtriser le rendu illusionniste des corps car seuls eux avaient le droit de s’exercer devant des modèles nus. Les traits des dieux et des saints ne pouvaient naître correctement que d’une main masculine.
Ici pourtant, entre des…
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