La généralisation abusive : voilà une erreur de logique qui frappe plus d’un commentateur politique qui prétend établir des vérités universelles à partir d’une observation isolée. Celle qui me revient le plus souvent aux oreilles concerne les extrêmes droites européennes, dont les chefs, s’ils arrivaient au pouvoir, marcheraient immanquablement dans les pas de Giorgia Meloni.

La Première ministre italienne a beau avoir construit son ascension sur l’euroscepticisme, sa gouvernance actuelle est plutôt proeuropéenne – ou, pour reprendre son vocabulaire, “réaliste sur l’Europe”. La doxa voudrait que l’extrême droite française fasse de même, mais c’est se fourrer le doigt dans l’œil sur la nature du Rassemblement national de Marine Le Pen.

Ce parti est aux antipodes du Fratelli d’Italia de Meloni, les deux formations étant diamétralement opposées au sujet de l’Otan et de l’Europe. S’attendre à ce que le RN singe l’adoucissement de Meloni, c’est justement commettre une de ces généralisations abusives.

Des trajectoires différentes

La carrière de Meloni est un périple de longue haleine. Elle commence la politique dans les années 1990, au sein du Mouvement social italien, une formation néofasciste d’après-guerre. En 1995, son chef Gianfranco Fini restructure le parti, qui devient l’Allia