L’association La Cybergrange aimerait ouvrir une « micro-folie » dans l’enceinte du Shadok à Strasbourg. Il s’agit d’un musée virtuel, permettant d’approcher les principales œuvres d’art de l’Humanité, en vidéo ou en 3D. L’association cherche 7 500 euros pour boucler le budget de fonctionnement.
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Augustin Gugenberger
Publié le 26 novembre 2025 ·
Imprimé le 27 novembre 2025 à 06h09 ·
2 minutes
Une micro-folie est un musée numérique permettant de découvrir en vidéo ou en 3D plus de 5 000 œuvres numérisées issues de 411 établissements culturels du monde. Ce projet est né au Parc de La Villette à Paris. 638 endroits de ce type existent déjà, dont une trentaine hors de France. La Cybergrange, association gestionnaire du Shadok, le lieu d’éducation au numérique de la Ville de Strasbourg, a décidé de lancer le projet à Strasbourg. Un financement participatif est en cours pour trouver 7 500 euros afin de participer aux frais d’emploi d’un ou d’une médiatrice. Il permettra aussi de savoir si le projet trouve de l’écho à Strasbourg.
Écrans et réalité virtuelle
Selon le dossier de la Cybergrange, la micro-folie de Strasbourg sera constituée de cinq espaces, tous situés au premier étage du Shadok : un lieu doté d’un immense écran permettant de voir des tableaux et d’autres œuvres avec une définition très importante, un lieu équipé de casques de réalité virtuelle pour voyager à l’intérieur de certains des plus beaux musées du monde, une « biblio/ludo/thèque », c’est à dire un endroit avec des livres et des jeux numériques à disposition, un espace dédié aux jeux vidéos et un atelier avec des imprimantes 3D pour expérimenter.
La Cybergrange espère embaucher des médiateurs afin d’encadrer les visites comme le détaille Jérôme Tricomi, son directeur :
« Le catalogue des œuvres disponibles est trop important pour qu’on puisse naviguer sans aide. Et avec un médiateur, on peut aussi s’adapter aux groupes. Par exemple, si des jeunes apprécient les mangas, on peut partir de là pour remonter jusqu’aux estampes japonaises… Puis après la découverte, il y a l’expérimentation dans l’atelier, partir des œuvres pour réaliser des objets en impression 3D, des impressions sur étoffe, etc. »
Le musée virtuel devrait cependant afficher des « expositions numériques », visitables en autonomie, en dehors des périodes réservées par le médiateur.
Un projet inclusif
La Cybergrange souhaite garder l’accès à ce musée virtuel gratuit. L’association évoque dans son dossier que l’accès à la culture internationale peut être complexe pour les habitants du Grand Est, dont 26% habitent loin d’un espace culturel. La ou le médiateur aura en outre pour charge de connecter des groupes de jeunes des quartiers populaires à des œuvres et des courants culturels du monde. Deux groupes pourraient être accueillis chaque mois si le financement participatif dépasse les 15 000 euros.
Coûts et objectifs
La Cybergrange estime à 30 000€ son besoin d’investissement, explique Jérôme Tricomi :
« Nous avons déjà une partie du matériel mais nous avons besoin d’un vidéo projecteur ultra-haute définition, de quelques casques de réalité virtuelle supplémentaires et de tablettes pour pouvoir accueillir les groupes. »
La Cybergrange a sollicité des actions de mécénat auprès de plusieurs entreprises privées pour financer ces équipements. Jérôme Tricomi espère ouvrir le cyber-musée en mars 2026. Mais si la campagne de financement participatif devait échouer, prévient-il, ce serait le signe que cet espace n’est pas attendu par le public du Shadok et tout serait alors annulé.
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