Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 26 novembre 2025 à 16h35

Interrogé sur une éventuelle participation de Paul Seixas (19 ans) au prochain Tour de France, le néo-retraité Romain Bardet a livré quelques précieux conseils.

A l’issue d’une première saison professionnelle conclue en beauté le mois dernier avec une 7e place historique sur le Tour de Lombardie, après avoir décroché une médaille d’argent lors du contre-la-montre en relais mixte des Mondiaux, puis le bronze, derrière Tadej Pogacar et Remco Evenepoel, au championnat d’Europe, Paul Seixas suscite un enthousiasme débordant.

A tel point que beaucoup veulent déjà voir le jeune Lyonnais (19 ans) de Decathlon-AG2R La Mondiale aligné sur le prochain Tour de France. Et alors que Bernard Hinault, qui préférerait d’abord le voir « se faire les dents » sur le Giro ou la Vuelta, n’est donc pas de cet avis, un néo-retraité a aussi été interrogé sur le sujet. Romain Bardet, qui a raccroché après le Dauphiné, rappelle d’abord qu’« il faut garder en tête qu’une carrière peut paraître courte, mais c’est long à la fois. »

« Il y a un emballement qui m’inquiète un petit peu »

« Bien loin de moi l’idée de donner des conseils à qui que ce soit mais qu’il faut envisager des plans de carrière, poursuit, auprès du Dauphiné, celui qui s’est mis, avec succès au gravel. Et le plus dur, en vélo, c’est aussi de conserver ce feu intérieur, cette insouciance, cette envie. Cette flamme qui brille en nous et qui nous prend aussi beaucoup en retour. On le voit avec (Tadej) Pogacar et ce qu’il commence à exprimer par rapport au Tour de France. Au-delà de la pure performance physique et de la capacité à progresser chaque année, c’est garder ce feu intérieur pour envisager à ce que Paul (Seixas) atteigne les sommets auxquels il est prédestiné. »

Avant de dresser un constat lucide sur l’évolution de son sport : « Il y a un emballement qui m’inquiète un petit peu dans toute la dimension hyper dure que cela impose aux jeunes athlètes. Maintenant, pour passer professionnel, les jeunes sont obligés d’avoir un niveau d’exigence qui est tellement élevé par rapport à ma génération, où nous étions vraiment amateurs dans la démarche. Aujourd’hui, accéder aux rangs professionnels demande un engagement total. » Et de regretter que « cette facette-là, avec les contraintes mentales qui en découlent, peut sur le long terme affaiblir un petit peu la motivation. »