Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

« Vous parlez ici, Madame Weidel, comme la cinquième colonne de Moscou » : les déclarations de la co-présidente de l’AfD au Bundestag, hier, mercredi 26 novembre, ont suscité de vives réactions, comme celle du président du groupe parlementaire chrétien-démocrate Jens Spahn. Un social-démocrate a estimé que le parti d’extrême-droite ne défendait pas les intérêts de l’Allemagne, mais ceux de la Russie.

Trump, un porteur d’espoir pour la paix

Alice Weidel avait auparavant estimé à la tribune du Parlement qu’elle voyait en Donald Trump un porteur d’espoir pour la paix, que seule l’AfD disposait de canaux de dialogue avec les États-Unis et avec la Russie. Le parti d’extrême-droite soutient le plan américain pour l’Ukraine, dénonce depuis trois ans les livraisons d’armes à l’Ukraine et plaide pour des relations normales avec Moscou, comprenant l’achat de gaz comme dans le passé.

Les liens de l’AfD avec la Russie de Vladimir Poutine ne sont pas nouveaux. Des élus du parti se sont rendus récemment au bord de la mer Noire pour une rencontre de soutien à Moscou. L’un d’eux a déclaré dans une interview : « Des armes allemandes tuent des Russes en Ukraine, les armes russes ne tuent pas d’Allemands, ça n’est pas notre guerre ».

Dissensions au sein de l’AfD

Ces liens étroits avec la Russie suscitent toutefois des dissensions au sein de l’AfD entre les responsables de l’Est, plus russophiles comme dans l’ex-RDA en général, et ceux de l’ouest de l’Allemagne, sur une ligne plus réservée.

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