« Nous vivons dans une société où nous subissons un traçage total et permanent. C’est un danger pour nos libertés », estime Marie-Jo Faure, membre du collectif Halte au contrôle numérique, qui monte au créneau contre les QR codes mis en place dans les déchèteries de la métropole il y a un an.
Ce collectif s’est constitué en 2019 en opposition au projet Serenicity qui consistait à implanter des micros dans le quartier de Beaubrun associés aux caméras de surveillance. « Après une mobilisation de six mois, la Cnil (Commission informatique et libertés) a décidé que, même à titre expérimental, le déploiement de micros ne pouvait pas se faire », explique Marie-Jo Faure qui repart au combat avec, cette fois-ci en ligne de mire, les QR codes.
Lors d’une conférence de presse, qui s’est tenue mardi en fin d’après-midi rue Pierre-Copel dans les locaux de la CGT Saint-Étienne Métropole, Marie-Jo Faure a indiqué que le collectif avait recueilli le sentiment des usagers et des agents sur ce nouveau dispositif qui fait débat.
Usagers, agents : « Ce système ne convainc personne »
« Les témoignages que nous avons pu recueillir montrent clairement que ce système ne convainc personne et nous demandons son abandon pur et simple », ajoute-t-elle, en étant en totale contradiction avec le bilan jugé satisfaisant par la Métropole.
Ce bilan indique notamment que 80 000 comptes ont été créés, les tonnages collectés sont en baisse et moins de 1 % des usagers ont épuisé leurs unités. Quant aux dépôts sauvages, SEM assure qu’ils sont stables.
15 % à Saint-Étienne, 80 % à Farnay
Des chiffres et des observations contestés par Mickaël Chambas, secrétaire général de la CGT Saint-Étienne Métropole, qui s’est montré, lors de ce point presse, très critique sur ce nouveau système en observant une disparité entre les villes.
« À Saint-Étienne, seulement 15 % des ménages stéphanois ont créé un QR code. À Farnay, c’est 80 % », illustre le syndicaliste qui constate également que dans des villes comme Saint-Étienne, La Ricamarie, Firminy ou encore Saint-Chamond sont plus touchées par les dépôts sauvages.
« Sans nier les incivilités, il faut aussi reconnaître que certains habitants n’adhèrent pas à ce nouveau dispositif qu’ils trouvent complexe et contraignant », ajoute le syndicaliste. Résultat, les agents se retrouvent à ramasser dans les bacs des déchets qui devraient être déposés en déchèterie.
Meubles, électroménagers…
« Cela va des meubles aux objets électroménagers en passant par des déchets provenant de travaux. On ne sait pas vraiment à quoi les agents sont exposés », estime Mickaël Chambas qui veut avant tout défendre le service public dans un contexte politique tendu et complexe à Saint-Étienne Métropole.
« Nous demandons que la population de Métropole soit consultée afin de savoir s’ils sont favorables ou pas aux QR codes en déchèterie », conclut le secrétaire général de la CGT Saint-Étienne Métropole.