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À Rouen (Seine-Maritime), un étudiant du site universitaire
Pasteur a été diagnostiqué porteur de la bactérie Mycobacterium
tuberculosis, responsable de la tuberculose. L’information,
confirmée dans la journée par l’ARS Normandie, a immédiatement
déclenché une enquête sanitaire. Plus de 160 personnes- étudiants
et enseignants -ont été identifiées comme cas contacts.

Un dépistage massif mis en œuvre à
Rouen

Dès confirmation du cas, l’ARS Normandie a mandaté le Centre de
Lutte Antituberculeuse de Seine‑Maritime (CLAT 76) pour lancer un
dépistage ciblé.

Radiographies pulmonaires et prises de sang sont proposées afin
de repérer d’éventuelles formes latentes ou actives de
tuberculose
parmi les contacts identifiés. L’ARS précise que
« les personnes en contact avec le cas n’ont pas à mettre en
place de mesures barrières spécifiques en dehors des mesures
recommandées en cas de symptômes respiratoires ». Dès lors, la
priorité est donnée à la surveillance active et au dépistage plutôt
qu’à un isolement généralisé.

Qui est concerné et comment la maladie
se transmet-elle ?

La personne initialement infectée est un(e) étudiant(e) dont
l’identité reste protégée pour des raisons de secret médical et de
confidentialité. Mais les répercussions se font déjà sentir auprès
de ses camarades. « Cela me fait un peu peur, j’ai l’impression
qu’on est au
Moyen-Âge,
j’ai jamais entendu parler de cas de tuberculose de
ma vie » confie une jeune étudiante interrogée par France
3.

Un second cas, non encore confirmé par l’ARS officiellement,
circulerait parmi les étudiants. Mais comment se transmet la
maladie ?

« La tuberculose se transmet le plus souvent par voie
aérienne, lorsque la personne malade tousse, éternue ou parle. Mais
la contagion exige généralement des contacts prolongés rapprochés
en milieux confinés » rappelle le Dr Gérald Kierzek, médecin
urgentiste et directeur médical de Doctissimo.

Que faire en cas de contact avec une
personne atteinte de tuberculose ?

Si vous pensez avoir été en contact avec une personne malade, la
procédure à suivre est la suivante, selon le Dr Gérald Kierzek.

« Un test de dépistage sera généralement effectué pour
déterminer si vous avez été infecté. Cela peut inclure un test
cutané à la tuberculine ou un test sanguin (test IGRA). Même si le
test initial est négatif, une période de surveillance peut être
recommandée, avec des contrôles réguliers pendant plusieurs mois.
Si une infection tuberculeuse latente est détectée, un traitement
antibiotique préventif peut être prescrit. Ce traitement vise à
empêcher le développement de la tuberculose active »,
confie-t-il.

Turberculose : de manière générale,
comment s’en protéger ?

Si vous n’avez pas été infecté, il reste primordial de se
protéger. Le Dr Gérald Kierzek invite à :

  • Porter un masque de protection respiratoire (FFP2) en présence
    de la personne infectée. Surtout dans des espaces confinés ou
    pendant des périodes prolongées ;
  • Maintenir une bonne hygiène des mains, en utilisant une
    solution hydroalcoolique pendant 30 secondes ;
  • Éviter les
    contacts prolongés et rapprochés
    avec la personne infectée
    jusqu’à ce qu’elle ne soit plus contagieuse ;
  • Rester attentif à l’apparition de symptômes. Notamment une toux
    persistante, de la fièvre, une perte de poids ;
  • Consulter immédiatement en cas de doute.

Un retour inattendu d’une maladie
ancienne

En France, entre 4000 et 5000 cas de tuberculose pulmonaire sont
encore déclarés chaque année. Le Dr Kierzek rappelle que cette
maladie circule beaucoup. « Les gens voyagent, la maladie
circule au niveau national et international. Ce n’est pas étonnant
: on n’a pas encore réussi à l’éradiquer dans le monde »
rappelle-t-il.

Heureusement, la tuberculose se soigne généralement sans
complication grâce à une
antibiothérapie
adaptée, souvent d’une durée d’environ six
mois.

« Le respect scrupuleux de la prescription est essentiel pour
éviter les rechutes et empêcher l’apparition de souches
résistantes » insiste notre expert.

Côté vaccination, le vaccin BCG n’est plus obligatoire en France
depuis 2007. Il reste recommandé pour les enfants présentant un
risque élevé, selon des critères définis (origine d’un pays à forte
endémie, projet de séjour prolongé dans ces pays, antécédent
familial récent, etc.).

Même s’il n’offre pas une protection absolue à l’âge adulte, il
demeure un outil de prévention des formes graves quand il est
administré tôt. « Cela reste la meilleure protection au sein des
populations les plus vulnérables » conclut le Dr Kierzek.

FAQ – Tuberculose : comment se protéger et réagir
?

1. Comment éviter d’attraper la tuberculose
?

La transmission se fait par voie aérienne, via la toux ou les
éternuements. Évitez les contacts prolongés avec une personne
contagieuse. Aérez régulièrement les pièces fermées. Le vaccin BCG
reste la meilleure protection pour les enfants exposés. Il réduit
surtout le risque de formes graves.

2. Quels signes doivent alerter ?
Une toux persistante pendant plus de trois semaines doit faire
consulter. D’autres symptômes possibles : fatigue, perte de poids,
fièvre légère ou sueurs nocturnes. Si vous revenez d’un pays où la
tuberculose est fréquente, un dépistage est recommandé même sans
symptômes évidents.

3. Comment se soigne la tuberculose ?
Le traitement repose sur plusieurs antibiotiques pris pendant
environ six mois. Il est efficace si suivi rigoureusement, sans
interruption. Une surveillance médicale régulière est indispensable
pour éviter les rechutes et prévenir la résistance du bacille. La
guérison complète est la règle dans la majorité des cas.