Le président a commandé aux studios Paramount une suite à la comédie policière avec Jackie Chan et Chris Tucker. À la manœuvre, le réalisateur Brett Ratner, en difficulté à Hollywood, mais a signé des documentaires hagiographiques sur le président et son épouse.

Une salle de bal aussi monumentale que dorée pour la Maison Blanche, un arc de Triomphe à Washington, une reprise en main de la programmation des salles de spectacle et des musées… La politique culturelle de Donald Trump défraye la chronique aux États-Unis depuis son retour au pouvoir. Et s’immisce là même où on ne l’attend pas. Dernier exemple en date ? Ressusciter une franchise disparue des salles obscures depuis dix-huit ans. Selon les informations de Deadline  et du site d’investigation Semafor, le locataire du bureau ovale aurait récemment commandé aux studios Paramount le quatrième volet de la saga Rush Hour, portée dans les années 1990 et 2000 par les acteurs Jackie Chan et Chris Tucker.

Pourquoi cela ? D’après les médias américains, la lubie de Donald Trump n’aurait aucune motivation politique. Elle serait même très personnelle. Le président des États-Unis est un grand amateur des comédies d’action, notamment celles des années 1980 et 1990. L’un de ses films préférés serait Bloodsport, qui mettait en scène, en 1988, Jean-Claude Van Damme dans le rôle d’un expert en arts martiaux.


Passer la publicité

Un réalisateur accusé d’agression sexuelle aux commandes

Mais le choix de la franchise interroge. Pourquoi Rush Hour spécifiquement ? Donald Trump aurait-il envie de sauver la peau de l’un de ses « proches », comme le suppose Semafor ? Le président américain a, en effet, exigé de la Paramount qu’elle reconduise le réalisateur Brett Ratner, qui a signé les trois premiers volets de la saga. Le cinéaste a également été aux manettes du documentaire hagiographique The Man You Don’t Know sur Trump et du documentaire Melania, sur la première dame, diffusé prochainement sur Amazon Prime Video.

Bande-annonce de Rush Hour 3  (2007)

Brett Ratner s’est cependant surtout fait connaître ces dernières années pour ses frasques et ses démêmés avec la justice. En 2017, six femmes, dont les actrices Olivia Munn, Natasha Henstridge et Jaime Ray Newman, l’ont accusé de harcèlement sexuel et d’agression sexuelle. L’acteur transgenre Elliot Page l’a également accusé d’avoir tenu des propos homophobes sur le tournage du film X-Men le Commencement. Pour se défendre, Brett Ratner a poursuivi en diffamation Melanie Kohler, une ancienne employée de l’agence Endeavor Talent Agency, qui affirmait avoir été « prise pour proie » dans un club et violée. Les deux parties ont finalement conclu un accord à l’amiable en 2018, indique The Guardian

Après des années de disette, revoilà le réalisateur derrière la caméra, avec l’appui de Larry Ellison, deuxième plus gros milliardaire du monde et principal actionnaire des studios Paramount. Lui aussi entretient des liens étroits avec Donald Trump, selon les médias outre-Atlantique.

« Il est charismatique à l’écran » : Woody Allen veut à nouveau faire tourner Donald Trump

Quid aussi du scénario ? Dans les trois premiers volets, qui ont rencontré un immense succès au box-office avec plus de 240 millions de dollars de recettes chacun, Jackie Chan et Chris Tucker jouent les inspecteurs de police et multiplient les blagues et clichés racistes. Pour l’heure, aucune piste n’a été donnée sur le déroulé de ce quatrième volet de Rush Hour, si ce n’est que les acteurs emblématiques de la saga devraient pour la plupart d’entre eux être reconduits.