• Le rappeur francilien Maes, 30 ans, a été condamné mardi par la cour criminelle de Tanger.
  • Il a notamment été reconnu coupable de tentative d’enlèvement et de séquestration.
  • En 2020, le natif de Sevran était le troisième plus gros vendeur de disques en France.

Il y a encore quelques mois, il trônait au sommet des charts en France. Le rappeur francilien Maes, 30 ans, a été condamné dans la nuit de mardi à mercredi à sept ans de prison ferme par la justice marocaine, rapportent plusieurs médias locaux. D’après le site Media24, Walid Georgey, le vrai nom de l’artiste, a notamment été reconnu coupable de tentative d’enlèvement et de séquestration devant la chambre criminelle de la Cour d’appel de Tanger

L’hebdomadaire Telquel précise de son côté que Maes a été déclaré coupable de « constitution d’une bande criminelle, tentative d’enlèvement et de séquestration, incitation à commettre des crimes et délits ». Il aurait « commandité à un gang et à un tueur à gages l’assassinat d’un rival à Marrakech » qui aurait été « déjoué » à la suite d’une tentative d’agression « manquée » à Tanger.

Ses avocats jugent le dossier « vide »

D’après Media24, le rappeur était en détention préventive depuis onze mois. Dans cette affaire, onze personnes sont impliquées et des peines de prison allant d’un à dix ans ont été prononcées. Le rappeur a nié toutes les accusations, précise la même source, selon qui ses avocats ont qualifié le dossier de « vide » soutenant qu’aucun élément ne liait leur client aux personnes arrêtées. L’AFP indique ne pas avoir été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante dans l’immédiat.

TelQuel indique également que Maes avait été interpellé à Casablanca en janvier dernier, après avoir quitté les Émirats arabes unis pour se rendre au Maroc, alors qu’une visite du ministre français de l’Intérieur de l’époque dans le pays du Golfe était prévue. Il aurait agi par crainte d’une extradition vers la France, où un mandat d’arrêt international avait été émis contre lui.

Il s’était exilé à Dubaï

Victime de tentatives de racket chez lui à Sevran, en région parisienne, Maes aurait répliqué par les armes, déclenchant une fusillade avant de s’exiler à Dubaï avec sa famille, poursuit TelQuel, invoquant le fait que ce serait « l’assassinat de son manager en France » qui l’aurait ensuite poussé à « ordonner des représailles » contre les auteurs présumés du racket.

Cette affaire remonte à 2020, période durant laquelle le rappeur était au sommet de sa carrière en France, devenant le troisième artiste rap le plus écouté du pays derrière le duo Vitaa-Slimane et son collègue Ninho. En 2024, il avait déjà été condamné en son absence à dix mois de prison par la justice française. Il était poursuivi pour des faits de violence en réunion en 2018 à la sortie d’un studio d’enregistrement parisien.

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Depuis Pure, son premier album paru en 2018, Maes cartonne avec des tubes comme « Billets Verts », « Avenue Montaigne » ou encore « Madrina », un duo explosif avec son ex-mentor Booba. Fils d’immigrés marocains, originaire du quartier des Beaudottes à Sevran, ce solide gaillard a toujours assumé les erreurs de jeunesse qui l’ont conduit derrière les barreaux lorsqu’il avait à peine 20 ans.

« Au début, ma mère ne voyait pas le rap comme de l’art », racontait-il en 2021 au magazine Numéro. « Quand elle a vu mes clips pour la première fois elle m’a insulté de voyou. Elle m’a dit : “qu’est ce qu’ils vont dire au bled !”. Je lui ai dit que tout ça n’était pas réel, que c’était comme un film. À ma mère, je lui dis que ce n’est pas la vérité, mais aux auditeurs, sachez que c’est la réelle vie. »

J.V. avec AFP