
Vladimir Poutine a déclaré être prêt à « cesser les hostilités » en Ukraine, mais à une condition qui paraît inacceptable pour Volodymyr Zelenksy. Alors que les négociations se poursuivent par le biais des Etats-Unis, Donald Trump pourrait pencher plus dans un sens que dans l’autre.
L’essentiel
- Les négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine sont toujours aussi délicates. Alors que Volodymyr Zelensky a rejeté le plan en 28 points proposé par la Etats-Unis et s’est accordé avec Donald Trump sur un nouveau plan en 19 points, Vladimir Poutine s’oppose à cette nouvelle version. Le président russe a déclaré ce jeudi 27 novembre être « globalement d’accord » pour que le plan en 28 points, et aucun autre, serve des base à un accord de paix.
- Le plan en question a été élaboré par les Etats-Unis et la Russie. Il reprend de nombreuses exigences russes et apparait comme une capitulation de l’Ukraine aux yeux de Volodymyr Zelensky et de ses alliés européens. Il prévoit, entre autres, la revendication par la Russie des territoires ukrainiens occupés.
- Vladimir Poutine fait de la récupération de ces territoires une condition sine qua non à un accord pour mettre fin à la guerre. « Si les troupes ukrainiennes quittent les territoires occupés, nous cesserons les hostilités. Si elles ne partent pas, nous les chasserons par la force militaire », a-t-il déclaré ce jeudi depuis le Kirghizstan.
- Mercredi 26 novembre, le Kremlin a confirmé la visite de l’émissaire américain Steve Witkoff en Russie la semaine prochaine afin de discuter avec Vladimir Poutine du plan pour trouver une issue à la guerre en Ukraine. Le conseil américain fait d’ailleurs l’objet d’une polémique : il aurait conseillé le Kremlin sur la meilleure manière d’introduire un projet de règlement du conflit auprès du président américain, selon Bloomberg.
En direct
15:56 – Poutine ne prévoit pas de rencontre avec Trump ou Zelensky
Vladimir Poutine a annoncé que Vladimir Medinsky et Youri Ouchakov, représentants du ministère russe des Affaires étrangères, seront les négociateurs russes pour le règlement du conflit en Ukraine. Une façon d’indiquer que le Kremlin consent à participer aux négociations mener par les Etats-Unis, il n’a toutefois pas précisé si la Russie acceptait de traiter directement avec l’Ukraine. Pour l’heure, le président russe ne prévoit pas de rencontre avec ses homologues américain et ukrainien. Il a toutefois prévu de recevoir l’envoyé spécial américain Steev Witkoff à Moscou la semaine prochaine.
15:51 – La Russie veut former « troupes ukrainiennes a quitter les territoires occupés »
Le président russe a toutefois réaffirmé une condition sine qua non à la paix en Ukraine : le revendication des territoires ukrainiens occupées par l’armée russe, notamment le Donbass. « Si les troupes ukrainiennes quittent les territoires occupés, nous cesserons les hostilités. Si elles ne partent pas, nous les chasserons par la force militaire », a déclaré Vladimir Poutine. La reconnaissance de ces terres par la Russie est posée comme une condition à un accord de paix dans le plan américain en 28 points, une mesure vivement critiquée par l’Ukraine et ses alliés européens. Pour faire pression sur Kiev, Vladimir Poutine a ajouté que les « forces armées russes progressent rapidement dans le nord de la région de Zaporijjia », un des quatre oblasts convoités par la Russie.
15:47 – Poutine ne reconnaît qu’un seul plan américain pour servir de base aux négociations
Vladimir Poutine s’est exprimé ce jeudi 27 novembre lors d’une conférence de presse à Bichkek, capitale du Kirghizstan. Il a déclaré que la Russie étaient prête à mettre un terme à la guerre en Ukraine tout en rappelant certaines conditions du Kremlin. Il a également imposé un cadre aux négociations expliquant que la Russie était « globalement d’accord » pour que le plan en 28 points élaboré par les Etats-Unis serve de base à un futur accord de paix. Il n’a accepté, ni évoqué aucun autre plan, sachant que la proposition en 28 point a été rejetée par l’Ukraine et amendée en un plan en 19 points lors de négociations entre Volodymyer Zelensky et Donald Trump organisées à Genève le 23 novembre.
En savoir plus sur le plan de paix en Ukraine
Les négociations sur la paix en Ukraine sont entrées dans une nouvelle phase. Jeudi 20 novembre, l’Ukraine a reçu un « projet de plan » de la part des Etats-Unis concernant un accord de paix en 28 ans élaboré avec la Russie. En réponse à la proposition américaine, Volodymyr Zelensky avait annoncé être « prêt à travailler de manière constructive avec la partie américaine et nos partenaires en Europe et dans le monde entier afin de parvenir à la paix », a enfin ajouté la présidence. Le plan en question contient toutefois des mesures correspondants à des exigences de Vladimir Poutine et contraires aux conditions sine qua non de l’Ukraine. Parmi elles : la reconnaissance de nombreuses conquêtes de la Russie en Ukraine sur environ 20% du territoire, une réduction de la taille de l’armée ukrainienne de moitié et l’abandon de ses armes à longue portée.
L’Ukraine et les Etats-Unis ont discuté du plan de paix lors de pourparlers organisés à Genève, en Suisse, entre Ukrainiens, Américains et Européens le dimanche 23 novembre. La Maison Blanche a évoqué des échanges « constructifs, concentrés sur l’objectif et respectueux, insistant sur l’engagement commun de parvenir à une paix juste et durable » à l’issue de la rencontre. Les deux pays « ont réaffirmé que tout futur accord devra pleinement respecter la souveraineté de l’Ukraine » et « ont élaboré un cadre de paix actualisé et amélioré », a ajouté Washington. De son côté, Volodymyr Zelensky a salué des avancées et « des étapes importantes », mais estime que « pour parvenir à une paix réelle, il faut plus, beaucoup plus ».
Les Européens s’alignent sur la position de l’Ukraine, mais ils ont également élaboré une contre-proposition basée sur le plan américain en 28 points en le reprenant article par article pour modifier et supprimer les mesures nécessaires pour rendre le texte acceptables à leurs yeux. Ni l’Ukraine, ni les Etats-Unis n’ont réagi à cette contre-proposition. Si plusieurs mesures restent similaires, la contre-proposition européenne pose trois grandes différences.
1. Le plafonnement de l’armée ukrainienne
Il s’agit de l’article 6 du plan de paix. Alors que la proposition américaine dispose que « les forces armées ukrainiennes seront limitées à 600.000 militaires », la contre-proposition européenne élève le plafonds « à 800 000 hommes », mais précise que cette limite sera valable uniquement « en temps de paix ». Un ajout pensé pour prévenir de futures invasions ou agression de la part de la Russie ou d’autres pays et permettre à l’Ukraine de se défendre avec tous les moyens nécessaires.
2. L’intégration de l’Ukraine à l’Otan
La Russie s’oppose fermement à l’intégration de l’Ukraine au sein de l’Otan, une exigence à laquelle s’est plié le plan de paix américaine qui prévoit à l’article 7 que « l’Ukraine accepte d’inscrire dans sa constitution qu’elle ne rejoindra pas l’Otan, et [que] l’Otan accepte d’inclure dans ses statuts une disposition spécifiant que l’Ukraine ne sera pas intégrée à l’avenir ». Un texte qui exclue définitivement tout rapprochement entre le pays et l’alliance occidentale. L’Europe ne fait pas de l’intégration de l’Ukraine dans l’Otan une condition nécessaire à la paix, mais elle ne ferme pas définitivement la porte à ce scénario. « L’adhésion de l’Ukraine à l’Otan dépend d’un consensus entre les membres de l’Otan, consensus qui n’existe pas », écrit et rappelle les alliés européens de l’Ukraine. Une formulation qui n’oppose pas de réponse négative ferme à l’Ukraine, mais prendre suffisamment de précautions pour rassurer la Russie.
3. Le reconnaissance des territoires occupés par la Russie
C’est l’un des gros points du plan de paix : la répartition des territoires ukrainiens occupés par les forces russes. L’Ukraine tient à conserver ses frontières d’avant l’invasion et donc à garder les régions occupées, tandis que la Russie revendique l’annexion de ces territoires et exige de pouvoir les reconnaître comme étant russes. Le plan américaine s’aligne sur la position russe avec l’article 21 du plan : « La Crimée, Lougansk et Donetsk seront reconnues comme des régions russes de facto, y compris par les États-Unis. Kherson et Zaporijjia seront gelées le long de la ligne de contact, ce qui signifiera une reconnaissance de facto le long de cette ligne. La Russie renoncera aux autres territoires qu’elle contrôle en dehors des cinq régions. Les forces ukrainiennes se retireront de la partie de la région de Donetsk qu’elles contrôlent actuellement, qui sera ensuite utilisée pour créer une zone tampon. »
De son côté, la proposition européenne se montre plus ouverte aux négociations. Elle n’exige pas un retour fidèle à la situation d’avant-guerre, mais n’accord pas aussi facilement les territoires occupés à la Russie. « L’Ukraine s’engage à ne pas recouvrer son territoire souverain occupé par la force militaire. Les négociations sur les échanges territoriaux débuteront le long de la ligne de contact », prévoit le texte. Une mesure qui peut étonner puisque l’Ukraine soutient depuis le début de la grève qu’elle n’abandonnera pas ses territoires.