Par

Julie Bossart

Publié le

27 nov. 2025 à 14h09

Entre « 600 millions et un milliard d’euros », c’est le montant des économies que chercherait à réaliser Rachida Dati, si elle était élue en mars 2026 maire de Paris. L’objectif est double pour la candidate LR : contribuer au redressement des finances de la capitale, endettée à hauteur de 9,3 milliards d’euros, et utiliser en partie les économies dégagées sur l’ensemble de sa mandature afin de renforcer des politiques de sécurité et de propreté, indique-t-elle dans un entretien aux Échos, ce jeudi 27 novembre 2025.
Pour y parvenir, la maire du 7e arrondissement compte réduire les dépenses liées au logement social et maîtriser le coût de fonctionnement de l’Hôtel de Ville.

Réduire la préemption pour miser sur la rénovation

En ce qui concerne le premier axe de son plan, la candidate affirme qu’elle limitera « drastiquement » la préemption d’immeubles pour les transformer en logements sociaux, ce qui permettrait de dégager « 100 millions d’euros par an pour un grand plan de rénovation du parc social ». Elle n’entend pas non plus aller au-delà des 25 % de logements sociaux, objectif fixé par la loi SRU, aujourd’hui atteint sur l’ensemble de la capitale malgré un net déséquilibre entre les arrondissements de l’est et de l’ouest.

Quant au deuxième axe, Rachida Dati pense dégager « 65 millions d’euros d’économies en réduisant le train de vie » de la Mairie où travaillent 53 000 agents. Avec une diminution « des postes de bureaux pour mettre plus de monde sur le terrain, pour la propreté, les crèches, la sécurité ». Son concurrent Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons aux municipales soutenu par Renaissance, a présenté la semaine dernière un plan d’économies de 400 millions d’euros en s’attaquant aux « privilèges » de l’Hôtel de ville.

Au passage, la maire du 7e arrondissement tacle « les dérives dans les notes de frais », après la polémique sur les frais de représentation de l’édile socialiste et son voyage à Tahiti.
« On peut me reprocher ce qu’on veut, mais je n’ai jamais été mise en cause pour de l’argent public », se défend Rachida Dati, qui doit comparaître devant le tribunal correctionnel en septembre 2026 pour corruption et trafic d’influence, soupçonnée d’avoir touché de l’argent pour faire du lobbying en faveur de Renault-Nissan quand elle était eurodéputée. Des charges qu’elle conteste.

« Pas de hausses d’impôts »

« Je ne ferai pas de hausses d’impôts », ajoute Rachida Dati, critiquant la « mauvaise gestion » de la maire PS sortante Anne Hidalgo, notamment la hausse de 52 % du taux de la taxe foncière décidée en 2023. Elle assure aussi que les subvenions municipales seront coupées aux associations « dont l’utilité est trop éloignée des Parisiens, dont celles à l’international ».

Selon la candidate LR, ce plan devrait selon elle permettre « d’amorcer un désendettement avant la fin de la mandature », alors que la chambre régionale a épinglé en septembre la situation financière « dégradée » de la Ville, dont la dette a explosé en dix ans.

Un récent sondage donne Rachida Dati en tête du premier tour en mars 2026 (28 %), devant le candidat socialiste Emmanuel Grégoire (22 %) et Pierre-Yves Bournazel (15 %).

avec AFP

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