Ce samedi à l’occasion de la 22e journée de Top 14, le Stade Rochelais a créé l’exploit face à l’UBB, 10-21, et se relance dans la course au top 6. Découvrez ce qui a plus et déplu à notre rédaction.
TOPS
Le coup parfait des Rochelais
Il aura fallu attendre la fin du mois d’avril pour voir enfin le Stade Rochelais retrouver son ADN d’équipe hargneuse, combative et haletante. Dès le début de rencontre, Uini Atonio et les siens enfonçaient le pack adverse tout en puissance durant vingt minutes convaincantes. Jack Nowell, à la fin du premier quart d’heure, concrétisait d’ailleurs le solide début de match des siens sur un beau finish en coin. Hormis sur mêlée, les Jaune et Noir ont été appliqués dans tous les compartiments du jeu, sur les fondamentaux si chers à leur système de toujours, des ballons portés, aux rucks, en passant par le jeu dans l’axe. Le Stade Rochelais, compact durant l’entièreté de la rencontre et sans aucun trou d’air, est enfin de retour, enchaîne après son succès face à Bayonne et sera de la partie pour jouer le top 6.
Un Grégory Alldritt des grands soirs
En conférence de presse ce vendredi, le capitaine des Maritimes quémandait une «attitude irréprochable» des siens à Chaban-Delmas. Le troisième ligne n’a pas lancé de paroles en l’air. De tous les combats dans l’antre bordelais, Grégory Alldritt a guidé les siens vers une victoire de prestige, si précieuse en vue de la fin de saison pour les Rochelais. 13 courses (record du match), 4 défenseurs battus, 10 plaquages (100%) et deux ballons grattés dans les rucks (une nouvelle fois, record du match) pour une ligne de statistiques bien soignée, en clair, le troisième ligne international français s’est montré à la hauteur de l’évènement pour faire tomber l’une des meilleures équipes d’Europe.
Ronan O’Gara avait tout prévu
Le banc rochelais promettait et n’a pas déçu. Paul Boudehent, Levani Botia ou encore Oscar Jegou, tous les entrants maritimes ont été exceptionnels d’engagement pour permettre aux leurs de creuser l’écart. Boudehent d’abord, sur une interception au retour des vestiaires pour le deuxième essai des siens, avant un joli porté dirigé par Levani Botia pour l’essai du bonus offensif (finalement perdu) quelques minutes plus tard. Ce dernier récupérait même un précieux ballon en fin de match pour mettre un terme à une action dangereuse de Maxime Lucu et des siens. Ronan O’Gara, souvent sous la pression des supporters ces derniers mois, peut se targuer d’un coaching parfaitement réalisé.
FLOPS
Le pack unioniste
Concassés et écrasés, les hommes de Yannick Bru ont eu toutes les peines du monde à exister durant cette rencontre, subissant la loi de Skelton, Alldritt, Boudehent ou encore Botia. Durant l’entièreté du match, Poirot et les siens ont été battus dans les rucks, dans les ballons portés et dans le jeu par la puissance retrouvée des Maritimes. Depuis quelques semaines, le pack de l’Union Bordeaux-Bègles souffre de carences inquiétantes, soulevées une fois de plus ce soir à Chaban-Delmas. À quelques jours de défier l’un des huit de devant les plus forts d’Europe, il y a du travail pour le staff girondin, qui doit trouver des solutions. Et le banc n’a pas non plus aidé, à l’image de Maxime Lamothe, peu à son aise dans le second acte.
Les galactiques sont restés muets
Louis Bielle-Biarrey n’avait pas joué un match sans marquer depuis le début de l’année. C’est désormais chose faite. À l’image du supersonique ailier tricolore, la ligne d’arrières internationaux de l’Union Bordeaux-Bègles a livré l’une des plus mauvaises partitions de sa saison, loin d’être aidé par des avants dominés. Trois ballons perdus par Yoram Moefana, deux par Matthieu Jalibert et par Maxime Lucu, des mauvais choix en pagaille durant les quatre-vingts minutes de la rencontre et des ailiers, d’ordinaire si forts et si décisifs, transparents. Les nombreuses imprécisions du premier acte en sont l’exemple frappant. Il y aura certainement des jours meilleurs pour un effectif si talentueux.
Une confiance en berne ?
La question est légitime à une semaine de la demi-finale de Champions Cup tant attendue. Cette défaite des Unionistes va-t-elle peser dans la balance au moment de s’avancer face au Stade Toulousain dimanche prochain ? On ne l’espère évidemment pas, mais il est évident que la prestation proposée ce soir ne vient pas rassurer les têtes girondines avant de jouer le match le plus important de leur saison. Le tout est désormais de savoir si ce revers inattendu n’était qu’une anomalie, ou si elle annonce une période plus difficile pour les hommes de Yannick Bru.