Selon des révélations de l’agence API publiées dans Ouest France et confirmées par le Figaro, l’École des beaux-arts de Nantes a recueilli, pendant l’année scolaire 2024-2025, une salve de témoignages d’étudiantes et étudiants rapportant des violences et harcèlement sexuels et sexistes (VHSS). Douze ont été officiellement enregistrés, selon la directrice Rozenn Le Merrer, par la cellule d’écoute spécialisée de Nantes Université (établissement public incluant l’école), animée par des psychologues formés aux VHSS – la cellule de l’école s’étant révélée inefficace. Les faits recouvrent un continuum de violences – « tensions pédagogiques mal vécues, propos inappropriés, gestes déplacés, situations portant atteinte à la dignité, agression sexuelle », rapporte API, et plusieurs mis en cause. Des mesures d’éloignement ont été prises avec procédure disciplinaire pour trois enseignants (sur une trentaine), tandis qu’un autre a été mis à la retraite d’office « pour manquement grave à la déontologie de la fonction publique territoriale », suite à une accusation d’agression sexuelle. Plusieurs étudiants ont également été soumis à des procédures d’éloignement. La directrice de l’école affirme avoir saisi le procureur de la République au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale (« Toute autorité constituée, officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs »). Les Beaux-Arts de Nantes semblent prendre le problème au sérieux, avec une série de mesures annoncées en cette rentrée : grande réunion d’information fin octobre, réseau de référents VHSS composé d’agents administratifs et d’enseignants volontaires, formation pour tout le personnel, interventions de la Ligue de l’enseignement de Loire-Atlantique auprès des étudiants, permanences psychologiques, convention signée avec le barreau de Nantes pour des consultations gratuites en cas de riposte pénale, ou encore engagement à ce que la personne qui signale les faits en tant que victime ou témoin « ne fasse l’objet d’aucunes représailles, ni de pressions, insultes, menaces, discriminations ou mise à l’écart en lien avec le signalement ».